Ces jours-ci, un euro vaut environ 1,09 $ US. Autour de 1,15 $ fin 2021, il s’était déprécié tout au long de 2022 pour franchir plusieurs fois, entre juillet et novembre, la parité avec le dollar (1 euro = 1 dollar), une première depuis la mise en circulation de la monnaie unique communautaire.
Cette chute s’explique par plusieurs facteurs combinés - crise sanitaire, guerre en Ukraine, inflation, crise énergétique, qui ont réduit l’attractivité de l’euro sur le marché monétaire et au contraire amplifié celle du dollar comme valeur-refuge. Le billet vert a aussi été porté par les relèvements de taux de la Réserve fédérale US (Fed). Côté européen, cette situation a profité aux exports à l’international et amplifié les coûts des énergies et des engrais importés sur le marché communautaire.
Ces quatre derniers mois, l’euro a ensuite repris plus de 13,5 % face au dollar, « porté par un contexte général de retour d’appétit pour le risque », précise BFM Bourse. Le 22 janvier, une déclaration de gouverneur de la banque centrale des Pays-Bas a contribué à ce regain d’attractivité. Klaas Knot a en effet annoncé que la Banque centrale européenne allait relever ses taux directeurs de 0,5 % en février puis en mars pour contrer l’inflation, et continuerait de resserrer sa politique monétaire dans les mois qui suivent.
Côté agriculture, ce rebond de l’euro « dégrade la compétitivité de l’origine UE dans un contexte de forte concurrence du blé russe à l’international et du maïs d’import sur le marché communautaire », expliquait Marius Garrigue le 26 janvier sur Terre-net. Cela a contribué au mouvement de baisse des céréales européennes ces dernières semaines.