Entre Angers et Beaufort-en-Anjou, le long de la D347 qui conduit vers Saumur, c’est une enfilade d’entreprises horticoles, pépinières, parcelles de semences potagères ou fourragères. Dans cette vallée de l’Authion, on cultive l’or vert, qui fait tant la fierté des Angevins. La Ferme de Sainte-Marthe, au cœur d’une zone d’activité de Brain-sur-l’Authion (Loire-Authion) n’a rien d’une ferme. Cette PME d’une petite vingtaine de salariés produit des semences bio pour les particuliers. D’ici la fin de l’année, elle déménagera à deux kilomètres de là dans un vaste bâtiment de près de 4 000 mètres carrés et y rassemblera toutes ses activités : graineterie-épicerie, production de semences, conditionnement, expédition.
Cet agrandissement n’a rien d’anodin. Son activité est en progression continue, l’an dernier les ventes ont fait un bond de 35 % : deux millions de sachets de graines vendus contre 1,5 million en 2020. « Avec la pandémie, beaucoup de gens se sont remis au potager, à chaque crise le jardin est une valeur refuge, on avait aussi connu une forte croissance en 2008 », analyse son directeur Dominique Velé, fils d’une ancienne figure de la filière végétale angevine. Il a de quoi se réjouir, à en croire les résultats d’une étude menée par Kantar pour l’interprofession des semences (Semae, ex-Gnis). « Les citadins partis en province qui redécouvrent le jardinage plaisir, ce n’est pas qu’un effet de mode, c’est une pratique pérenne qui va se transmettre aux jeunes générations », prévoit Vincent Poupard, délégué régional Semae Ouest.
La couille taureau, très appréciée
À cet engouement pour le jardinage s’ajoute celui pour la bio. La Ferme de Sainte-Marthe. augmente non seulement son volume, mais aussi sa gamme pas moins de 1 400 variétés commercialisées, deux fois plus qu’il y a dix ans. Parmi elles, des incontournables comme la tomate Andine cornue ou la tomate Ananas, mais la tomate Couille de taureau semble très appréciée aussi. Et le radis de 18 jours rencontre aussi un franc succès : les ventes ont été multipliées par quinze en quelques années. « Ce que recherchent les particuliers, c’est l’originalité, qu’il s’agisse de variétés nouvelles ou anciennes », remarque Alisée Dangoise, responsable production. « Ce qui nous intéresse c’est la diversité », appuie Dominique Velé. La Ferme de Sainte-Marthe produit seulement un tiers de ce qu’elle commercialise. « Produire soi-même ce n’est pas forcément toujours rentable mais c’est le moyen d’avoir des variétés que l’on ne peut pas mettre en contrat, et c’est aussi un support de communication, cela nous permet de ne pas être de simples vendeurs de graines ». L’essentiel de la vente se fait par correspondance sur le site de l’entreprise.