Le choix de semer une orge de printemps à l’automne (OPsA) permet, par rapport à un semis de printemps (OP), en milieux superficiels non irrigués, en sol argilo-calcaire de Champagne Berrichonne par exemple, de :
- Stabiliser et augmenter les rendements de 15 à 20 % par rapport aux orges de printemps et atteindre des niveaux de production proches des orges d’hiver en précocifiant le cycle et en limitant les stress hydrique et thermique,
- Assurer la qualité brassicole : bons calibrages et taux de protéines souvent contenus…mais en s’exposant plus fréquemment aux risques de gel et de maladies (rhynchosporiose principalement) et à des conditions de semis plus délicates.
Des risques en semis trop précoces
Si l’on cherche à optimiser le potentiel de la culture, il est tentant de semer « tôt » (fin octobre). Mais plus le semis sera précoce, plus le risque de gel augmente.
Le risque de gel de fin d'hiver
Le constat de ces dernières années est que les OPsA peuvent subir des températures négatives sous abri comprises entre - 12°C et - 10°C, sur une durée assez brève et en conditions d’endurcissement. L’analyse fréquentielle de ce type de gel donne un risque de l’ordre de une à deux années sur dix dans le Berry, deux à trois sur dix dans le Loir-et-Cher et trois à quatre sur dix dans le Gâtinais, comme le montrent les graphiques ci-dessous :
Le risque de gel de l’épi
Lors d’hiver doux, une orge de printemps, espèce naturellement alternative, semée début novembre peut atteindre le stade épi 1 cm très précocement (courant février). Elle peut donc être plus exposée au gel d’épi.
La stratégie est donc d’avoir des OPsA aux stades 1 à 3 feuilles durant l’hiver afin de ne pas avoir des stades épi 1 cm trop précoces.
Pour cela, le seul levier est la date de semis (pas d’effet variétal sur la précocité montaison). Il est donc conseillé de semer les OPsA tout début novembre (semer plus tôt est synonyme de risque de gel accru). Semer plus tard courant décembre est toujours possible mais le « bénéfice date de semis » est moindre et les conditions de semis se dégradent fortement. Rappelons aussi que les OPsA sont plus sensibles que les blés à la qualité d’implantation. Il sera obligatoire de semer sur un sol finement préparé et ressuyé. Si ce n’est pas le cas, il faudra reporter ce semis en fin d’hiver et être opportuniste.
Et à quelle densité ?
Selon des résultats essais, l’effet densité de semis est peu visible. L’optimum est parfois même atteint pour les densités les plus faibles (300 gr/m²) en 2019. Ce qui est moins vrai pour 2021. Les conditions de semis dans ces essais sont jugées bonnes. De plus, il n’y a eu aucun dégât de froid durant l’hiver ou à la sortie de l’hiver.
Sur la base de ces éléments et en prenant une marge de sécurité sur les conditions d’implantation et du froid hivernal, voici les recommandations.
Rappel : l’orge de printemps fait son rendement essentiellement avec des épis/m², la composante nombre de pieds/m² est donc importante.