Jusqu'à quand peut-on encore semer son pois ou sa féverole d'hiver ?

Les équipes de Terres Inovia nous rappellent la date limite et les conditions d'implantation pour les protéagineux d'hiver.
Les équipes de Terres Inovia nous rappellent la date limite et les conditions d'implantation pour les protéagineux d'hiver. (©Terre-net Média)

Avec des hivers plus doux ces dernières années, de nouvelles fenêtres de semis tardives s’ouvrent pour les pois et féverole d’hiver. La réussite technique de ces implantations hivernales s’explique par des températures douces (> 0°C) plus fréquentes durant l’hiver, permettant d’initier même tardivement le début de cycle des pois et féveroles.

Par ailleurs, malgré des phases de levée relativement longues (> 1 mois), les pois et féveroles s’en accommodent très bien sans dépréciation du rendement à l’inverse des céréales, grâce à leurs graines à forte réserve énergétique.

Finalement, les récentes études réalisées à travers des essais dates de semis tardives des pois d’hiver, montrent des potentiels élevés et réguliers pour des semis allant jusqu’à début-mi janvier. A partir de fin janvier/début février, les potentiels sont plus variables comme l’illustrent les essais (cf. graphique ci-dessous), en lien avec la photopériode printanière.

Synthèse des essais date de semis des pois d'hiver
Synthèse des essais date de semis des pois d'hiver ( x : médiane ; barre horizontale : médiane) (© Terres Inovia)

(x : moyenne ; barre horizontale : médiane)

Des semis tardifs moins concernés par le gel et la maladie

L’autre explication de la réussite de ces semis tardifs est leur moindre exposition au gel et aux maladies. Pour rappel, les pois et féveroles voient leur tolérance aux températures gélives augmenter de la levée au stade 2-3 feuilles, stade de tolérance maximale. Cette tolérance va diminuer progressivement jusqu’à 5-6 feuilles, phase de l’initiation florale (cf. figure suivante).

Ces semis tardifs permettent de limiter l’avancée des stades en sortie d’hiver (février-mars), période où les amplitudes thermiques gélives sont les plus dommageables.

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Tolérance au froid des pois et féveroles d'hiver
Schéma d'évolution de la tolérance au froid des pois et féveroles d'hiver. (© Terres Inovia)

Par cette moindre exposition aux dégâts de gel, l'installation de maladies précoces telles que le complexe maladies mené par le Colletotrichum et parfois associé à la bactériose et à l'ascochytose, observé en 2023 et 2024, progresse moins vite sur les semis tardifs comme l'illustre les parcelles des BSV en 2023 (graphique ci-dessous).

Date de semis et maladies du pois d'hiver
Impact de la date de semis des pois d'hiver sur l'indicence de l'ascochytose et le risque de bactériose dans les réseaux BSV. (© Terres Inovia)

 

Semer tardivement même sur sol gelé en respectant les bonnes pratiques

Les pois et féveroles d’hiver peuvent aisément se semer dans des sols gelés. Le seul risque de gel pouvant impacter ces dates de semis tardives est le gel lors de l’imbibition de la graine (tolérance 0°C). Ce risque est facilement anticipable avec les prévisions météo. Veiller à éviter les fortes gelées 1 semaine après la réhumectation de la graine.

Également, pour éviter l’exposition de la graine aux faibles gelées, il est fortement recommandé de semer profond (4-6 cm). Cela permettra de protéger l’épicotyle lors de la phase végétative, zone la plus sensible aux dégâts de gel. Il est également impératif de semer dans de bonnes conditions de ressuyage.

Des semis au printemps possibles mais à plus faible potentiel

Les semis des variétés d’hiver au printemps sont possibles, se conduisant comme des protéagineux de printemps, mais un potentiel de rendement inférieur est souvent constaté. La raison est que les protéagineux d’hiver nécessitent une somme de températures plus élevée pour finaliser convenablement leur cycle et élaborer leurs composantes de rendements, (environ 200°C jours de plus pour le pois d’hiver par exemple par rapport à un pois de printemps).

Dans le cas d’un pois d’hiver semé au printemps, c’est une pénalité moyenne de - 7 q/ha qui est constaté par rapport aux génétiques de printemps (voir le graphique ci-dessous). Dans ces conditions, il vaut mieux semer une variété de printemps et garder sa semence d’hiver pour une autre campagne.​​​​​​​

​​​​​​NB : Article mis à jour, publié initialement le 9 janvier 2024.

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