« Les drones ne seront pas un outil massif. Ils doivent trouver leur place dans des applications spécifiques, de niche » explique Benoît De Solan, expert en drones agricoles pour Arvalis-Institut du Végétal. La force des drones, c'est avant tout leur polyvalence et leur réactivité par rapport au satellite. De plus, ils ont un côté ludique qui favorise leur démocratisation. Tout le monde pense pouvoir les utiliser.
une technologie intéressante, mais pas miraculeuse
champ avec son épandeur, c'est mieux ! (©Kuhn)
Dans le domaine de la modulation de dose, pour la fertilisation par exemple, les drones sont un complément aux solutions par satellite type Farmstar .
« Ils ne remplaceront pas le satellite. En effet, le maillage par drone est certes plus fin (jusqu'à quelques centimètres, contre environ 10 m avec un satellite), mais le capteur de ce dernier s'exprime sur une bande spectrale moins large, explique le spécialiste. Il perçoit donc moins de nuances colorimétriques que le satellite. »
De plus, pour valoriser cette précision spatiale supplémentaire, il faut pouvoir exploiter les données avec son épandeur à engrais . Aujourd'hui, un maillage de 5 x 5 m est suffisant selon Benoît De Solan. De même, augmenter la précision va de pair avec une croissance du volume des données à traiter !
Le spécialiste souligne une autre complication liée à l'utilisation des drones (par rapport au satellite) : l'angle de prise de vue. Celui-ci a un impact sur le calcul des valeurs et nécessite plusieurs passages pour établir la valeur d'un pixel de la carte. Cette difficulté est cependant invisible pour l'utilisateur, car lors des vols en auto-pilotage, la trajectoire est calculée de façon à avoir suffisamment de recoupement.
Peu d'intérêt pour la surveillance des maladies
Par ailleurs, la gestion des maladies et le désherbage sont deux applications où le drone ne devrait pas avoir directement de rôle à jouer. « Aucun agriculteur n'attendra un passage de drone pour traiter » estime Benoît De Solan. « De plus, il est impossible de faire du préventif avec un drone. Les stratégies préventives sont plutôt basées sur la météo. »
De même, le drone ne peut pas actuellement reconnaître les adventices présentes dans la parcelle. En revanche, il est capable d'estimer le degré de contamination.