The germs : « Pour résumer, je suis écoeuré par le mépris de certaines personnes envers notre profession (c'est d'ailleurs le seul bémol que je trouve à notre métier). Surtout quand on voit que c'est la seule à se soucier de l'environnement... Demain, je peux exercer n'importe quel métier, même le pire, il me suffira de manger bio et de faire du vélo pour prétendre être écologiquement responsable... »
Steph72 : « Tout à fait vrai. C'est du harcèlement moral et de la discrimination contre les agriculteurs. »
Steph18 : « Je pense que les paysans ne sont pas parfaits, mais les citadins sont bien trop heureux... Laisser venir une ou deux récoltes mondiales désastreuses et les mentalités évolueront. »
AgriCher : « Tiens, je me disais, je vais me détendre, je vais aller sur Terre-net. Au moins, sur ce site, je ne me ferai pas insulter. Eh bien, loupé ! Merci, ça me manquait, ça faisait au moins deux heures que je n'avais pas entendu de critiques envers les agriculteurs. »
Lebonmayennais : « Depuis 23 ans que je travaille à l'extérieur en plus de l'exploitation, j'en ai entendu !! Hypocrites, menteurs, voleurs, pleurnichards, pollueurs, escrocs, vous dégueulassez nos routes et je dois faire nettoyer ma voiture, vous maltraitez vos animaux, assassins, vous les envoyez à l'abattoir et impossible de reprendre une terre louée à un agriculteur qui ne paie pas ses fermages, quelle mafia ! On peut dire que j'en ai entendu et j'en entends encore. Je ne sais pas mais je suppose qu'ils ont raison s'ils sont si nombreux à penser la même chose !!! »
Balel : « On peut effectivement tomber dans le "c'est pas moi qui suis le pire". Et en la matière, il y aura toujours pire. Je dis simplement que le bien et le moins bien est juste une question de conscience jusqu'à la limite de la légalité. C'est aujourd'hui autorisé de manger de la viande, c'est aussi autorisé de lutter pour interdire d'en manger. C'est légal d'utiliser des produits phytosanitaires (professionnellement ou à la maison), de rouler en diesel etc., mais aussi de vouloir un monde 100 % bio et de prôner des circuits courts limitant les déplacements. Je trouve navrant qu'on ne puisse pas accepter, voire recevoir, les différences autrement que comme des attaques. Laissons les gens s'exprimer. Et si on vous traite de pollueur, il vous suffit juste de répondre que vous exercez dans la légalité, et que si pollution il y a, elle est de la responsabilité du législateur. Pour en finir avec les "culs sales", jamais je ne dis "les" agriculteurs, mais "des" agriculteurs. Et là encore, chacun d'entre eux met le curseur entre un point zéro et la limite de sa conscience. »
The germs : « Les faits sont têtus et le ressentiment des agriculteurs légitime. Par exemple, prôner la diminution voire la fin de l'élevage (donc des éleveurs) pour raison écologique alors que le nombre de chaînes de la TNT ou l'usage d'internet augmentent, et dépassent l'élevage au bilan carbone, n'est-ce pas ironique ? Ce qui me gêne au fond, c'est de ne pas retrouver la même volonté et mépris de la part de nos détracteurs, lorsqu'il s'agit de s'attaquer à des pollutions autres qu'agricoles. Alors, si les agris se sentent le "cul sale", comme vous dites, c'est aussi parce que nombreux sont ceux qui veulent nous salir... et à s'en faire un business par la même occasion. »
AgriCher : « Je vous comprends. Je pense aussi que les agriculteurs sont la pire catégorie socio-professionnelle dans le regard des gens. Nous sommes moins bien considérés que les chômeurs ou les gens au RSA, car nous sommes des tueurs et des pollueurs pour beaucoup. Et ça quoi que l'on fasse. Les médias et les politiques veulent nous diviser entre bio et conventionnels alors que l'on fait le même métier et qu'aucun d'entre nous n'a intérêt à empoisonner les gens ou l'environnement puisque les premiers impactés, c'est nous et pas le bobo qui passe au-dessus de nos têtes quand il part en week-end à Londres. Je ne suis pas bio, mais je suis engagé en MAE "réduction de 50 % des phytos". Et bien le problème n'est pas d'ordre technique. Il est politique. On ne sait pas sur quel pied danser. Un jour on nous promet des aides, le lendemain non, le cahier des charges à respecter est donné un an et demi après l'engagement, etc. Quelles entreprises accepteraient ça ?? Les Amazon, Renault ou Leclerc traîneraient l'état en justice pour 100 fois moins. Le fait est qu'il faut de tout : du bio, du conventionnel, de l'élevage, du maraîchage... Aujourd'hui, la grande distribution se gave littéralement sur les produits bio avec des marges hallucinantes. Tout ça pour vendre le pot de Nutella à prix coûtant ! Les commerçants, les politiques, tout le monde nous prend pour des neuneus et personne ne réagit (je parle de réagir vraiment !). »
« Un agri aura beau faire le tour du monde en vélo, il sera quand même critiqué »
The germs : « C'est évident que l'on est mal vus par une partie de la population... Tout le monde a son avis sur nous. Et il y a de graves dérives : on est le seul métier divisé en deux catégories : les bio et les autres... Pire, là où une personne lambda, qui se contente de faire du vélo et de manger bio, est tout simplement exonéré d'écologie, un agriculteur doit être au minimum bio (et encore, surtout pas éleveur). Et il pourra faire le tour du monde à vélo s'il veut, il sera quand critiqué et jugé. Quand on pense, nous somme le troisième pays vendeur d'armes au monde et ça ne dérange personne. À côté de ça, certains ne mangent plus de viande pour raison écologique et éthique... Et que dire de tout ces produits fabriqués en Chine dans des conditions que nous ignorons totalement... L'enfer, c'est l'autre à ce qu'il paraît... surtout si c'est un agri !»
Phil47 : « Dans le pain que vous consommez, 20 % des polluants viennent de l'agriculture et 80 % du meunier et du boulanger. Mais chez vous qui prenez la voiture pour aller chercher une baguette, ce qui est criminel c'est de ne parler que "bio" ou "équitable" pour consommer des denrées venues de loin en faisant croire au consommateur que là-bas, les agriculteurs sont plus responsables et mieux encadrés pour respecter l'environnement. »
AgriCher : « Bon plus sérieusement les gars, on fait quoi pour éviter de se faire traîner dans la boue par ce genre d'énergumènes ? Ce qu'ils veulent c'est qu'on se balance tous au bout d'une corde ! Il faut nous unir, tous, les gros, les petits, les bio, les éleveurs, les céréaliers, pour dénoncer toutes ces associations menteuses qui s'en prennent à nous. Pas de syndicats, pas de politique, seulement nous, les vrais agris, pour nous défendre ! NON, nous n'empoisonnons pas les gens ! NON, nous ne tuons pas la biodiversité ! Et l'esclavage est fini, nos productions DOIVENT être payées à leur vrai prix ! Il faut déjà défendre ces bases !! Je peux créer une page internet pour faire front contre ces gens à cause desquels, chaque jour, l'un de nous se suicide ! »
Maxens : « Caricatural. Quels irresponsables, tous ces gens qui roulent en voiture à moteur thermique et qui se fournissent en denrées alimentaires provenant du monde entier sans se soucier du coût de transport ou du mode de production. La disparition de la faune est surtout marquée dans les forêts équatoriales, que l'on détruit pour produire du sucre de canne, de la viande brésilienne ou de l'huile de palme qui font la joie des consommateurs français. »
Agri : « Oui Agricher, il faut s'unir, par exemple pour suivre la FDSEA à Paris et manifester contre le retrait d'une molécule qui tue les gens ! Bravo l'image ! Vous ne pensez même pas à faire autrement ? Ben non, plus vous arrosez plus vous êtes content... »
Eh ben : « Finalement, le pulvérisateur tue vraiment tout le monde ! Dommage que trop d'agris sont devenus accros... Ils ne pensent même pas une seconde que cette solution de facilité les détruit aussi et leur donne toujours plus soif d'hectares. Pourtant, certains commencent à afficher de très bons résultats sans ces produits, y compris sur de petites structures... Tant que le céréalier courra après les hectares plus, il ira vers la chimie et plus il se fera d'amis !!! »
BG : « Même entre agriculteurs, les jugements vont bon train, alors pourquoi voulez-vous qu'il en soit autrement avec les autres ? La critique est latente, pesante, insistante ou parfois exprimée avec un trait d'humour, mais n'oubliez pas que les autres professions se sentent aussi persécutées... Commencez par vous convaincre vous-mêmes que nous ne sommes pas des vilains petits canards et les choses changeront ! »