Si les responsables agricoles semblent apprécier l'action de Julien Denormandie au ministère de l'agriculture, les agriculteurs attendent encore pour juger. (©Terre-net Média)
Nommé en juillet dernier, le nouveau ministre de l’agriculture Julien Denormandie n’a pas eu le temps de chômer, entre le volet agricole du plan de relance, la ré-autorisation des néonicotinoïdes pour la filière betteravière, ou encore la gestion des conséquences de la pandémie… Avec un objectif qu’il aime à rappeler lors de ses différentes interventions, la défense de la souveraineté alimentaire, une priorité que le confinement rend encore plus cruciale.
Chacun d'entre nous a une responsabilité dans son acte de consommation.
— Julien Denormandie (@J_Denormandie) November 3, 2020
Posons-nous la question quand nous achetons : est-ce que cela va permettre de soutenir un agriculteur, un producteur, une entreprise de ma région ?
Car consommer local est encore plus essentiel en ce moment. pic.twitter.com/MvKd3wZcV3
Jusqu’à présent, beaucoup de responsables agricoles et politiques sont prompts à saluer l’efficacité du nouveau ministre. Arnaud Rousseau, président de la Fop et du groupe Avril, reconnaissait par exemple, lors d’un débat organisé le 16 octobre par AgirAgri, que « l’on voit le changement dans la méthode et dans la volonté politique », évoquant la capacité de Julien Denormandie -un fidèle d’Emmanuel Macron depuis le début de son ascension politique- à « faire porter au Château une voix pour l’agriculture », en référence notamment au débat sur les néonicotinoïdes. En revanche, la Confédération paysanne, qui s'est battue contre la réautorisation de ces pesticides, n'a peut-être pas le même avis concernant cette action du ministre.
Devant le ministre, le président de Jeunes agriculteurs, Samuel Vandaele, a de son côté admis, lors du congrès du syndicat le 29 octobre, avoir été « impressionné dès le départ par [son] sens du contact simple et direct, [son] approche loin des dogmes et des guerres de chapelles ».
Un concert de louanges que l’on peut également entendre du côté des parlementaires y compris, parfois, de la part de députés ou de sénateurs qui ne font pas partie de la majorité, et qui saluent son intelligence.
Les agriculteurs restent méfiants
Néanmoins, d’après un sondage réalisé sur Terre-net.fr entre le 20 et le 27 octobre 2020, seuls 10,5 % des répondants voient en Julien Denormandie un ministre qui « prend enfin les dossiers agricoles en main ».
Plus d'un tiers, 38,8 %, estime qu’il est encore trop tôt pour juger, et la majorité (50,8 %) considère, par expérience ou scepticisme prudent, que « lui ou un autre, ça ne change rien » (NB : les résultats de ce sondage sont indicatifs, l'échantillon n'a pas été redressé).
Après les premiers 100 jours du gouvernement de Jean Castex, si les agriculteurs n'ont pas encore eu suffisamment de temps pour juger l'action du ministre de l'agriculture, ils semblent, en tout cas, n'avoir pas grand chose à lui reprocher. Ce qui semble d'ailleurs être, pour certains, un motif d'inquiétude...
Je vous avouerais que je suis un peu perdu ??
— Etienne Agri (@agrikol) October 28, 2020
Je trouve qu'on a un bon ministre de l'agriculture, et je me demande a quel moment ça va merder ??
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