Le maïs a le plus souffert à la fois de la bonne météo, en pleine période de semis, et de la grippe aviaire, alors que le blé a maintenu des cours pratiquement stables sur la semaine, tout comme le soja. « Les prévisions à long terme de l'Agence américaine océanique et atmosphérique (Noaa) annoncent des conditions presque idéales à partir de juin », ont souligné les spécialistes de la maison de courtage Allendale, et cela laisse attendre de bons rendements et donc une offre abondante à terme.
Durant la semaine, les semis de maïs, qui doivent se terminer pour l'essentiel vers le 1er mai, ont pris du retard à cause de la pluie, mais « les prévisions sont favorables pour après le week-end, c'est un facteur majeur de baisse des cours », a souligné Bill Nelson, chez Doane Advisory Services. D'autant, a-t-il ajouté, que les négociants ont fait savoir aux agriculteurs qu'ils étaient satisfaits du niveau actuel de l'offre.
De son côté, le ministère de l'Agriculture (Usda) a fait état jeudi de chiffres corrects pour le maïs, mais « pas de demande pour la nouvelle moisson. On a du mal à se rappeler la dernière fois où les exportateurs américains n'ont pas vendu à la fois de la moisson restante et de la nouvelle moisson dans la semaine, donc l'absence de demande pour la nouvelle moisson est un problème », a souligné Jack Scoville, chez Price Futures Group.
Une épizootie du virus H5N2
D'autres facteurs durant la semaine ont pesé sur les cours du soja et du maïs, à commencer par l'épizootie du virus H5N2, qui a provoqué l'abattage de millions de poulets et de dindes, qui se nourrissent de céréales et de tourteaux de soja. Au bout de quelques jours cependant les inquiétudes se sont apaisées, les investisseurs se rendant compte que cette épizootie ne devrait pas avoir d'impact durable - d'autant que si quelques millions de volatiles ont été tués, cela reste peu par rapport aux centaines de millions de volailles élevées dans le pays, a relevé Bill Nelson.
Le soja a été soutenu en fin de semaine par la reprise d'une grève de routiers au Brésil, en pleine moisson, qui lui a permis de finir la semaine pratiquement stable. Du coup, « il est possible que les Etats-Unis récupèrent quelques ventes qui étaient prévues pour l'Amérique du sud », d'autant que le différentiel de prix s'est réduit, selon Allendale : « il n'y qu'une prime de 10 dollars par tonne pour le soja américain de la région du Golfe du Mexique par rapport au brésilien. L'an dernier, la prime était de 32 dollars par tonne ». Les chiffres de l'Usda ont d'ailleurs révélé une bonne tenue des exportations de soja.
Quant au blé, il est également resté pratiquement stable sur la semaine, restant à un niveau très déprimé malgré une petite progression. Il était vulnérable aux conditions météorologiques très favorables, ce qui ne lui a pas permis de beaucoup rebondir après les bons chiffres à l'exportation. « Le marché [du blé] reste surtout dépendant de la météo », a souligné Jack Scoville chez Price Futures Group, et souffre également des bonnes conditions pour les cultures en Europe, particulièrement en Russie.
Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en juillet, le plus échangé, a fini la séance de vendredi à 3,6975 dollars, en baisse de 4,3% sur une semaine. Le boisseau de blé pour juillet valait 4,8825 dollars, en repli de juste 0,2%. Le boisseau de soja pour juillet, lui aussi le plus vendu, coûtait 9,7075 dollars, en hausse de seulement 0,05% sur une semaine.
