« Les trois produits avaient fortement reculé au cours de cinq ou six dernières séances, depuis la parution du dernier rapport mensuel (du département américain de l'agriculture, USDA) qui avait montré des récoltes records en Amérique du sud », a rappelé Dewey Strickler, de Ag Watch.
Dans le détail, le blé a profité mercredi de nouvelles inquiétudes météorologiques aux Etats-Unis, les prévisions annonçant des risques de gelées dans les régions productrices du Midwest (centre), où une partie des cultures est exposée au froid après être sortie de sa période végétative à cause de températures plus clémentes fin février. La légère tendance positive du blé s'est transmise, dans une moindre mesure, au maïs avec lequel il est en partie substituable.
Autre facteur apportant un peu de soutien, les analystes continuaient d'évoquer le dynamisme de la demande internationale, ceux de la maison de courtage Allendale s'attardant particulièrement sur une vente la veille, non confirmée par l'USDA, à la Chine qui serait « la plus importante depuis 2013 ».
Recul du dollar
La demande de soja commence, en revanche, à provoquer quelques inquiétudes, alors qu'elle avait jusque-là contribué à limiter les effets baissiers de récoltes sud-américaines très abondantes et de prévisions d'importantes surfaces cultivées aux Etats-Unis. Sur le plan américain, la transformation du soja en ses produits dérivés que sont l'huile et les tourteaux a reculé un peu plus qu'attendu selon l'organisme professionnel NOPA, a rapporté Don Roose de US Commodities.
Hors de l'actualité propre au marché agricole, les investisseurs se sont montrés attentifs à la hausse des taux d'intérêt par la Réserve fédérale américaine (Fed) en cours de séance qui faisait reculer le dollar. Cette décision, en théorie positive pour le billet vert, était sans surprise et les marchés se sont concentrés sur la prudence dont à fait preuve la banque centrale américaine pour le rythme futur du resserrement monétaire. En reculant, le dollar, a tendance à soutenir les prix des produits agricoles à Chicago, en les rendant mécaniquement plus compétitifs face à leurs concurrents à l'export libellés dans d'autres devises.
Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en mai, le contrat le plus actif, a terminé mercredi à 3,6350 dollars, contre 3,6225 dollars en fin de semaine précédente. Le boisseau de blé pour mai, lui aussi le plus actif, valait 4,3600 dollars, contre 4,3050 dollars auparavant. Le boisseau de soja pour mai, là encore le plus échangé, coûtait 9,9800 dollars, contre 9,9925 dollars précédemment.