Les exportations françaises de céréales se portent bien cette campagne. Dans son dernier point conjoncturel mensuel (mai 2019), FranceAgriMer indique que notre pays a déjà livré 9 Mt de blé : 4,9 Mt en Algérie, 1,5 Mt au Maroc, 1,3 Mt en Afrique subsaharienne et 0,5 Mt en Égypte. Les ventes totales sont estimées à 17,51 Mt, dont 7,4 Mt au sein de l'Union européenne et 9,75 Mt vers les pays tiers, soit 50 000 t de plus qu'anticipé le mois dernier. « 2018-2019 devrait s’achever sur de bonnes performances à l’exportation pour le blé français, grâce à une seconde partie de campagne très dynamique », précise l'organisme dans un communiqué.
Qu'en sera-t-il en 2019-2020 ? « L’offensive des blés russes pour pénétrer le marché algérien, principale destination du blé français » et « la production mondiale qui s'annonce en forte hausse », principalement dans l'UE et dans la région de la mer Noire du fait de la météo propice, inquiètent les opérateurs et toute la filière. Pour l'heure, les estimations de FranceAgriMer concernant l'utilisation nationale de la céréale s'établissent à 14,7 Mt : l'alimentation animale représenterait 4,6 Mt, la meunerie un peu plus de 4 Mt, la fabrication d'alcool (essentiellement de bioéthanol) 1,6 Mt et l'amidonnerie 1,2 Mt.
Beaucoup d'incertitudes pour la prochaine campagne
En orge, les prévisions d'exportation dans l'Union européenne ont également été majorées de 140 000 Mt, à près de 3,6 Mt, comparé à celles révélées en avril. En revanche, les quantités expédiées vers les pays tiers ont été réduites de 100 000 t à 2,5 Mt. Quant au maïs, les utilisations et les expéditions restent sur le niveau envisagé. Toutefois, les importations augmenteraient de 150 000 t à 950 000 t, ce qui devrait alourdir le stock de fin de campagne.
Pour l'ensemble des céréales, la nouvelle campagne va s'ouvrir avec beaucoup « d'incertitudes ». Outre la concurrence russe en Algérie et l'excellente récolte mondiale à venir, les tensions entre les États-Unis et la Chine continuent d'impacter le commerce international des matières premières agricoles. En outre, « la peste porcine africaine qui sévit en Chine pourrait conduire ce pays à une baisse substantielle de ses importations destinées à l’alimentation animale », ajoute FranceAgriMer.