Face à l’ampleur de la pandémie de coronavirus et son impact conséquent sur l’économie mondiale, la panique prend le dessus et les marchés se sont de nouveaux affolés jeudi. Cela aura été une semaine noire pour les places financières et le pétrole, avec deux krachs boursiers en l’espace d’une semaine ! La Bourse de Paris a d’ailleurs vécu la pire journée de son histoire hier, avec la plus grosse perte journalière jamais enregistrée (- 12,28 %), tandis que Wall Street a connu sa pire séance depuis 1987.
Pour tenter de limiter l’impact de la chute de la demande à cause du coronavirus et préserver l’économie américaine, la Banque Centrale Américaine (Fed) a baissé son principal taux d’intérêt directeur de 0,5 % dès le 3 mars. En Europe, les investisseurs comptaient eux aussi sur une baisse des taux de la Banque centrale européenne (BCE). Mais l'annonce du maintien des taux directeurs a précipité les cours dans le rouge.
« Cette épidémie est la plus grave crise sanitaire qu’ait connue la France depuis un siècle » a souligné le président Emmanuel Macron, lors de son allocution télévisée du jeudi 12 mars. « Nous ne sommes qu’au début de cette épidémie. Et partout en Europe, elle s’accélère ».
Lors de son allocution télévisée, le président de la République Emmanuel Macron a annoncé "Cette épidémie est la plus grave crise sanitaire qu’ait connue la France depuis un siècle et nous ne sommes qu’au début de cette épidémie." Voir la vidéo pour les grandes mesures à retenir. https://t.co/I6pwDNmm0O
— Tempo One (@TempoOne4) March 13, 2020
Mais alors que les matières premières ont été aspirées par cette tendance baissière, le blé a tenu bon et s'est distingué des autres commodités en parvenant même à se hisser en territoire positif en fin de séance. Derrière la pandémie et l’affolement des investisseurs, les fondamentaux tentent de travailler dans l’ombre.
Le Covid-19 a fait reculer nettement reculer les cours du blé et les importateurs se frottent les mains. Ils profitent des prix bas pour multiplier les appels d'offres. Les dernières semaines ont été rythmées par une succession de tenders internationaux qui viennent souligner la bonne demande sur cette campagne. Le dernier achat notable en date : celui de l'Algérie. Le pays a contractualisé 660 000 t de blé meunier probablement d’origine française, pour un prix nettement en recul depuis la précédente affaire du 11 février : - 10 $/t !
Alors que FranceAgriMer a de nouveau augmenté ses estimations pour les perspectives d'exports de blé français ce mercredi (12,7 Mt), Stratégie Grains a suivi l'exemple hier et a relevé de 600 000 t son objectif d’export européen sur la campagne en cours (31,2 Mt).