Le projet de loi de finances (PLF) pour 2026, examiné depuis lundi en commission à l'Assemblée nationale, prévoit la suppression du tarif particulier pour le carburant B100 (biogazole à base de colza), surtout utilisé par les transporteurs. Il prévoit également la réduction progressive de l'avantage fiscal pour le carburant E85 (éthanol), produit notamment à partir de betteraves en France.
Les deux mesures ont provoqué une levée de boucliers au sein de la filière, des producteurs de betterave ou colza aux industriels.
La FNSEA, puissant syndicat agricole, en a fait un cheval de bataille et plus de vingt amendements - déposés par des élus allant du centre à l'extrême droite - ont été déposés. Les députés de la commission ont voté mardi des amendements pour empêcher l'augmentation de cette fiscalité.
Pour la députée macroniste Anne-Sophie Ronceret, il s'agit ainsi « d'éviter un report vers des carburants plus carbonés », mais également de préserver la filière qui mobilise, selon elle, « plus de 120 000 exploitants agricoles ».
Le député RN Eddy Casterman a également défendu le E85, « un carburant vert qui ne fait pas les poches des automobilistes et des Français les plus modestes ».
Tout en rappelant son opposition à ces biocarburants qui ne favorisent pas selon elle la transition énergétique, la députée écologiste Christine Arrighi a dénoncé la « brutalité » de la suppression voulue par le gouvernement, sans proposer « d'autres alternatives » avec le risque « d'avoir les gilets jaunes dans la rue ».
Le sujet est revenu sur la table mardi après-midi lors des questions au gouvernement. Le député RN Timothée Houssin a appelé à la suppression d'une taxe « qui ferait augmenter le prix à la pompe pour tous les automobilistes ».
La ministre chargée des Comptes publics Amélie de Montchalin lui a répondu que « sur ce sujet comme sur beaucoup d'autres » le gouvernement souhaitait « trouver le compromis » pour « une fiscalité adaptée ». Elle a dit être « à l'écoute » des travailleurs utilisant ces carburants et des agriculteurs qui permettent de les produire.
Les députés poursuivent l'examen du texte en commission jusqu'à mercredi soir, avant d'entamer les débats dans l'hémicycle vendredi. La suppression des avantages fiscaux sur les biocarburants y sera rediscutée, alors que les députés repartiront de la copie initiale du texte du gouvernement.