La seconde partie de campagne commerciale 2015/2016 s'annonce difficile pour le blé français. FranceAgriMer avance deux raisons à ces prévisions pessimistes. D’abord la concurrence des blés fourragers britanniques sur les débouchés européens reste importante. Cette concurrence conduit FranceAgriMer à réviser à la baisse ses prévisions de ventes vers l'Union européenne à 7 Mt, soit 440 000 tonnes de moins que le mois dernier.
Par ailleurs, l’Argentine a pris des mesures pour libéraliser les exportations de céréales, avec l’aide supplémentaire des taux de fret au plus bas. Le pays d’Amérique du Sud devrait être ainsi très offensif sur les marchés, notamment sur l'Égypte, dans les prochains mois. Les prévisions d'exportations françaises vers les pays tiers sont ainsi revues à la baisse de 200 000 tonnes à 11,3 Mt.
Dans ce contexte difficile, le disponible de blé s'alourdit et « laisse augurer un stock de report très lourd en fin de campagne. La baisse des prix ne suffit pas pour le moment à stimuler la demande, dans un contexte d’offre mondiale très abondante. »
« En dépit d'une revalorisation des prévisions d'utilisation de blé par les fabricants d'aliments du bétail français à 5,1 Mt (+ 100 000 tonnes par rapport au mois dernier), le disponible s'alourdit de 560 000 tonnes par rapport au mois dernier à près de 3,2 Mt au-delà du stock de report moyen des cinq dernières années (2,6 Mt). À moins que s'ouvrent, en deuxième partie de campagne, de nouveaux marchés ou que, plus généralement, la demande s'intensifie, le stock de fin de campagne à la fin juin pourrait être particulièrement lourd, alors que les surfaces en blé sont annoncées en hausse dans l'hexagone pour la campagne 2016/17. »
Disponible revu à la baisse en orge
« Malgré la révision à la baisse des prévisions d'utilisations par les fabricants d'aliments du bétail français à 1 Mt (- 100 000 tonnes par rapport au mois dernier) au profit du blé, le disponible en orges s'allège à moins de 1 Mt en raison d'une baisse des prévisions de collecte à moins de 10,8 Mt et de l'augmentation des prévisions d'exportations à 3,4 Mt ( + 100 000 tonnes par rapport au mois dernier), compte tenu de la demande saoudienne. Et ce malgré le ralentissement de la demande asiatique.
Côté maïs, les prévisions de collecte ont été révisées à la hausse de 170 000 tonnes par rapport au mois dernier à près de 11,8 Mt. Dans le même temps, les prévisions d'utilisation par les amidonniers français ont été minorées de 100 000 tonnes à 2 Mt. Néanmoins, le disponible au-delà du stock de report moyen des cinq dernières années, varie peu par rapport au mois dernier ; grâce à la revalorisation des ventes vers l'Union européenne de 160 000 tonnes à plus de 5,2 Mt. Les ventes de maïs s'avèrent en effet plus dynamiques que prévu à destination des Pays-Bas et de l'Espagne. »