Selon Terres Inovia, il va falloir du temps pour mesurer toutes les conséquences de la sécheresse à l'implantation sur le devenir des surfaces de colza d'ici la sortie de l'hiver.
Les colzas non semés
Des dizaines de milliers d'hectares n'ont pas été semés pour raison climatique essentiellement en Lorraine, et de manière plus diffuse dans d’autres régions de Rhône-Alpes, Auvergne, sud Bourgogne. Dans les Hauts-de-France, les surfaces sont stables dans les zones à colza (rotations courtes/terres à petit potentiel) et en baisse de 5 à 15 % dans les zones à betteraves et/ou en sols favorables. En Champagne-Ardenne, les surfaces devraient être en baisse légère.
Les levées irrégulières
Dans de très nombreuses situations, l'institut constate une grande hétérogénéité de peuplement entre parcelles et au sein même des parcelles, tout particulièrement si le sol a été asséché par les préparations, et en situation argileuse où les levées ont été difficiles. S'observe aussi une très forte hétérogénéité de stades avec des plantes qui vont du stade cotylédons à 10 feuilles et plus.
Dans ces situations, il convient, avant toute décision de changement de culture, de faire un bilan peuplement entre fin octobre et l'entrée de l'hiver pour voir si ce qui est en place peut être conservé, voire attendre la sortie de l'hiver dans les cas les plus douteux. Le colza, s'il est correctement développé, peut conserver son potentiel même avec de faibles peuplements (5 à 15 plantes/m²).
Les levées tardives
Les pluies de mi septembre ont permis, en dehors des secteurs trop peu arrosés et des sols très argileux, de nombreuses levées tardives qui se trouvent au stade cotylédons-première feuille à ce jour. Pour ces colzas, la suite va dépendre des conditions climatiques des trois prochains mois et de la pression des ravageurs d’automne. Les surfaces en jeu sont importantes en Lorraine mais aussi dans la plupart des autres régions. Dans ces situations, il est encore trop tôt pour décider ou non de conserver la culture.
Les colzas qui ont levé tôt ont parfois plus de 10 feuilles
À l’inverse des situations tardives, certaines parcelles ont levé très précocement : hétérogénéité de la pluviométrie à quelques kilomètres près, date de semis, type de sol, séchant ou non, avec conservation de l'humidité ou pas, pratiques (travail du sol, matériel, fertilité semis, protection...) ont pu faire la différence.
Certains colzas doivent ou auraient dû être régulés. Le régulateur à l’automne permet de limiter les risques d’élongation et se raisonne avant que le colza n’atteigne le stade B6. Pour estimer le risque, un outil développé par Terres Inovia prend en compte l'intérêt ou non d'appliquer un régulateur, en fonction de la précocité du stade six feuilles, de la sensibilité de la variété à l'élongation, de la densité, de l'azote disponible.
Accéder à l'outil : http://www.terresinovia.fr/regulateur/automne/
