Un début de campagne contrasté pour les colzas 2025/26

Colza
(©Terre-net Média)

La situation des colzas est aujourd’hui relativement contrastée. En termes d’installation, « on est un peu moins bien que l’an passé, qui était un bon cru », constate Jean Lieven, ingénieur développement Terres Inovia pour la Normandie et l’Ile-de-France.

« Les averses orageuses de fin d’été n’ont pas été les mêmes partout et on observe une forte hétérogénéité des stades selon les secteurs. Les semis se sont échelonnés entre le 15 août et le 15 septembre. La diagonale entre Alençon et le Pays de Bray a été particulièrement touchée par le manque d’eau, et cela se ressent aujourd’hui avec des levées de colza tardives et laborieuses. On peut aller des stades 1 à 5-6 feuilles dans une même parcelle », note l’expert.

Vigilance encore pour les parcelles en retard

En Bourgogne-Franche-Comté comme en Auvergne, la majorité des parcelles, ayant atteint le stade 5-6 feuilles, sortent de la période de sensibilité vis-à-vis des grosses altises et des limaces. Mais ce n’est pas le cas partout. Pour les régions du Centre-Val-de-Loire et du Poitou-Charentes, l’hétérogénéité est particulièrement marquée, avec des parcelles allant respectivement des stades cotylédons à 9 feuilles, et de levée à 7 feuilles, selon les bulletins de santé du végétal (BSV) locaux.

L’écart est grand aussi du côté de la Champagne-Ardenne, avec des stades qui s’étendent de cotylédons à 10 feuilles dans le réseau BSV. « Les parcelles font face à une forte activité des altises. En effet, la quasi-totalité présente des captures dans les cuvettes avec 19 individus repérés en moyenne. Les dégâts sur plantes sont toujours visibles, mais les stades avançant, les surfaces détruites sont moins importantes du fait d’une surface foliaire totale plus importantes. Les parcelles en retard présentent toutefois des dégâts très préjudiciables », précise la chambre d’agriculture régionale.

« Il faut, en effet, rester vigilant vis-à-vis de ces insectes jusqu’au stade 3-4 feuilles », rappelle Jean Lieven. « En Normandie et en Ile-de-France, la pression est active depuis 10 jours, on a eu deux vagues cette année avec des températures qui font le yo-yo », précise-t-il.

Premiers charançons du bourgeon terminal signalés

Les premières captures de charançons du bourgeon terminal ont également été signalées en Centre-Val-de-Loire et sur le nord-est de l’Hexagone. « La période de risque s’étend du développement des premières larves jusqu’au décollement du bourgeon terminal, précise le BSV de Bourgogne-Franche-Comté. Étant donné la nuisibilité potentielle de cet insecte, il est considéré que sa seule présence sur les parcelles, repérée dans les cuvettes, est un risque. Les petits colzas sont aussi beaucoup plus sensibles ».

« Les femelles étant rarement aptes à pondre dès leur arrivée sur les parcelles, on considère que le risque est plus important 8 à 10 jours après les premières captures. » Pour garantir une observation fiable, les chambres d’agriculture recommandent de « bien positionner le bas des cuvettes au niveau de la végétation. C’est la vision du « jaune » qui attire ces insectes. »

Retrouvez aussi la carte de prédiction des vols de charançon du bourgeon terminal au 2 octobre, proposée par Terres Inovia :

Carte de prédiction des vols de charançons du bourgeon terminal au 2 octobre 2025
Carte de prédiction des vols de charançons du bourgeon terminal au 2 octobre 2025. (© Terres Inovia)

Quelques captures de tenthrèdes de la rave sont également recensées en Poitou-Charentes. « Leur présence ne présage en rien du niveau d’attaques par les larves, l’adulte n’étant pas nuisible. Il est néanmoins important de rester vigilant quant à l’arrivée des larves, qui en cas de fortes attaques défolient rapidement la parcelle. »

Pas de risque d’élongation particulier cette année

En termes de gestion des adventices, « les semaines de fin septembre-début octobre sont charnières. Avec le contexte sec au moment des semis, un rattrapage anti-graminées peut être nécessaire contre les ray-grass et vulpins », indique Jean Lieven.

Concernant l’élongation, il ne note pas de risque particulier cette année pour la Normandie et l’Ile-de-France. « L’utilisation de régulateurs de croissance sur colza à l’automne est une action souvent inutile et coûteuse en dehors des situations qui cumulent les facteurs à risque, à savoir la sensibilité variétale, une densité de peuplement supérieure à 50 pieds/m² et une forte disponibilité en azote », rappellent les BSV locaux. Pour Jean Lieven, « le climat frais reste le meilleur régulateur. »

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