Colzas : Quand les uns surveillent déjà les ravageurs, les autres guettent encore la pluie

Semis de colza
De nombreux agriculteurs espèrent des pluies significatives pour permettre une bonne levée des colzas 2025/26. (©Stéphane Leitenberger/Adobe Stock)

« Où en êtes-vous dans les semis de colza 2025 ? » Nous avons lancé ce sondage auprès des lecteurs de Terre-net sur Facebook. Pour la plupart des répondants, les chantiers sont en cours ou viennent de se terminer. C’est notamment le cas pour Michael Didiot dans la Meuse et Olive Yé dans l’Indre. Dans l’Eure, Julien Blanckaert avance ses semis, mais « sans pluie significative, ça ne lèvera pas », constate-t-il.

« Faire la danse de la pluie » ?

L’inquiétude est la même dans plusieurs régions. « Les colzas semés depuis 15 jours — 3 semaines ne sont toujours pas sortis de terre », observe Florent Deculée, dans le Loir-et-Cher. « On espère de la pluie pour cette fin de semaine », indiquent Alex Srz dans le Val d’Oise et Benoît Herrouet en Charente.

« Pour le moment, les graines sont dans 10 cm de sec », ajoute Geoffrey Wirquin dans le Pas-de-Calais. Même constat pour Anne-Marie Se dans le Laurageais et Pierre-Yves Lebrun en Mayenne. Installé en Lorraine, Jean-François Grosse songe à « faire la danse de la pluie ».

Dans les Hauts-de-France et en Seine-Maritime, Sylvain George, Osac Ledieu, Marc Binan et Daniel Dupont attendent également la pluie pour se décider à semer du colza ou non. À l’inverse, Log Farms indique ne pas avoir démarré car c’est encore trop humide en Haute-Marne.

« L’ensemble de la Bourgogne Franche-Comté a globalement été bien arrosé la semaine dernière, peut-on lire aussi dans le bulletin de santé du végétal (BSV) régional. Grâce à la chaleur emmagasinée par les sols depuis début août, la croissance est rapide. Les semis du 15-20 août sont en cours de levée, tandis que les plus précoces atteignent localement le stade 4 feuilles. L’humidité a aussi permis de nouvelles levées sur les premiers semis. Quelques chantiers sont encore à finaliser et la pluie annoncée pour les prochains jours devrait favoriser une germination rapide », estiment les équipes de la chambre d’agriculture régionale au 26 août.

Le BSV des Pays de la Loire précise aussi que le réseau se met en place. « Les précipitations attendues devraient être favorables aux levées des colzas. »

Installé en Alsace, Christophe Wanner a, de son côté, terminé mardi sous les premières averses orageuses. Depuis, « il est tombé 70 mm, dont 30 en peu de temps, c’est moins bon… », note-t-il.

Installer les cuvettes jaunes dès le semis

Peu de dégâts de petites altises sont signalés pour le moment, mais la surveillance doit démarrer dès la levée. Et cela passe par l’installation des cuvettes jaunes dans les parcelles. Parmi tous les pièges testés sur cette culture, c’est la méthode la plus pratique d’utilisation et la plus fiable.

La Chambre d’agriculture des Pays de la Loire recommande notamment de « disposer une cuvette enterrée (bord supérieur à 1-2 cm au-dessus du sol) pour la grosse altise (altise d’hiver), non sensible à la couleur jaune. Pour les autres insectes (petite altise, tenthrède de la rave et charançon du bourgeon terminal), la cuvette doit toujours être comme « posée » sur la végétation et le fond suit le niveau supérieur de la végétation ».

« Ces cuvettes doivent être installées à environ 10 m de la bordure et remplies d’eau avec quelques gouttes de mouillant. Relevez vos cuvettes au minimum une fois par semaine et renouvelez l’eau régulièrement. »

Sur colza, on rencontre deux types d’altises, rappellent les équipes du BSV des Hauts-de-France :

- « La grosse altise de 3 à 5 mm : le vol est généralement déclenché par une remontée des températures au-delà de 20°C. Les données du BSV depuis 2009 montrent un pic régional de vols habituellement compris entre le 15 et le 20 septembre pour la grosse altise » ;

- « La petite altise de taille réduite (2 à 2,5 mm) : les vols sont généralement plus précoces, avec une fréquence et une mobilité moindre, et souvent localisés en bordure de parcelle. Le risque est plus élevé sur une parcelle jouxtant un ancien colza.

Eviter de détruire les repousses à proximité de jeunes colzas

À ce sujet, Terres Inovia conseille d’éviter de « détruire les repousses de colza si de jeunes colzas sont en cours de levée à proximité. Le retournement de ces dernières peut créer des déplacements de populations ».

L’institut technique précise aussi que « la lutte insecticide contre les petites altises doit se raisonner à la parcelle et ne s’envisager que si la survie de la culture est menacée, du stade cotylédons jusqu’au stade à 3-4 feuilles du colza, c’est-à-dire si la culture pousse moins vite qu’elle n’est dévorée. Les captures dans les cuvettes jaunes servent à détecter l’arrivée puis l’activité des altises. Cela ne représente pas un outil de décision de traitement. C’est l’observation très régulière, à la parcelle, de l’état du colza qui guide le raisonnement ».

Autre ravageur à surveiller : les limaces, pour qui le colza est particulièrement appétant. Il convient d’être attentif entre la levée et le stade 3-4 feuilles, « d’autant plus que la pression de l’année précédente était élevée et que les orages de l’été ont été favorables à l’entretien des populations. Le risque est accru sur sol motteux, avec résidus pailleux et fraîcheur. Il n’y a pas de seuil indicatif de risque pour les limaces mais en cas de forte présence, la survie de la culture est en jeu ».

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