Dans la majorité des situations, une protection contre les larves de grosse altise a dû être réalisée à l’automne. Rappelons que les adultes et larves doivent être gérés spécifiquement. En raison d’une grande hétérogénéité entre situations, une évaluation de la présence et du nombre de larves de grosse altise est nécessaire ; elle permet par exemple de vérifier l’efficacité ou non de son traitement. Sur les secteurs avec charançon du bourgeon terminal, selon l’insecticide choisi et le type de résistance en jeu (KDR ou Super KDR), le traitement réalisé vers le 20-25 octobre contre le charançon aura aussi eu une certaine efficacité sur les larves de grosse altise déjà présentes.
Réévaluer le nombre de larves de grosse altise
Des suivis de larves de grosse altise entre novembre et début janvier ont, dans de nombreuses situations, montré une évolution du nombre de larves par plante. Les larves de stade L1 sont fréquentes et parfois très nombreuses, les larves de stade L2 sont aussi signalées ; les larves de stade L3 sont plus rares. Il est donc judicieux de réévaluer aujourd’hui le nombre de larves et les stades présents ainsi que la rapidité de la reprise de végétation très variable d’une région à l’autre.
L'évolution des larves d'altise/plante se confirme. Les L1 sont fréquentes et parfois nombreuses, les L2 sont aussi signalées, les L3 sont plus rares. Il est donc judicieux de réévaluer aujourd’hui le nombre de larves et les stades présents https://t.co/vnOjypfRlJ pic.twitter.com/thm4eRRyaZ
— Laurent JUNG (@laurentjung54) 7 février 2019
Malgré une belle féverole (15pl-300g/m²) et un beau #colza (35pl-1700g/m²), le dernier #BERLESE #SOUFFLET relève du jamais vu :
— BONNIN (@BONNIN1402) February 4, 2019
735L1 et 39 L2 pour seulement 10 plantes!
Pauvres #colza de l'#Yonne... Et vous, combien avez-vous de larves/plantes? pic.twitter.com/DGdLLRzdF5
Évaluer le risque
Sur les secteurs à reprise plus tardive comme la Champagne-Ardenne, la Bourgogne-Franche-Comté et la Lorraine pour la région Nord-Est, le risque est plus élevé. En présence de larves aux stades L2 ou L3, des dégâts sont possibles avant la reprise de végétation. Si leur nombre excède 2-3 par plante, une intervention est à envisager. Les gros colzas de plus de 1,5 kg/m² de biomasse sont moins exposés.
Intervenir en cas de nécessité
En secteur super KDR (comme l'Yonne, l'Aube et secteurs limitrophes) : Terres Inovia recommande un Boravi WG 1,5 kg/ha (à incorporer dans une eau à pH 5,5) ou un Daskor 440 0,625 l/ha. En secteur KDR, en priorité un Daskor 440 pour réduire la pression de sélection sur les pyréthrinoïdes ou un pyréthrinoïde.
Attention au nombre d’applications possible par campagne : 2 pour Boravi WG et 1 pour Daskor 440. Les larves sont actives lorsque la température dépasse 6-7 °C et peuvent donc potentiellement « consommer » de l’insecticide en se déplaçant. Les larves de stade L3 sont moins mobiles et donc difficilement atteignables.