En 2016, la Cuma l’Azalonie située à Allone (Deux-Sèvres) a investi dans un outil de travail du sol. Initialement, l’idée était d'apporter du renfort au cover-crop. Le choix des adhérents s'est ainsi porté sur l’Optimer + de la marque Kuhn. Avec 3,5 m de largeur de travail et 2 rangées de 14 disques, l'outil répondait au cahier des charges de la structure.
Par la suite, la réflexion a pris une nouvelle tournure. « Pourquoi ne pas intégrer un semoir pour les couverts végétaux directement sur le déchaumeur ? », s’interrogent les adhérents. C’était une option disponible et il y avait la possibilité de faire un PCAE (plan de compétitivité et d'adaptation des exploitations agricoles) », indique Guillaume Gautier, chargé du déchaumage dans la structure.
Le semoir est fixe pour éviter les problèmes en cas de chute
À la livraison, l’Optimer + est donc garni d’un semoir SH de la même marque. « Étant en Cuma, le semoir est fixé sur l'outil et n’est pas prévu pour être installé sur d'autres matériels. Cela évite les problèmes de responsabilité si un adhérent tombe en montant sur la passerelle », explique-t-il. En termes de fonctionnalité, le semoir peut être piloté depuis le terminal en cabine pour régler la densité de semis.
Les utilisateurs de la Cuma règlent bien souvent la profondeur de semis de 5 à 6 cm. « Les agriculteurs utilisent l'accessoire pour semer toutes sortes de graines. Il suffit de modifier le réglage des cannelures pour gérer la dose. Côté taille de semences, cela oscille entre le moha, le trèfle, le colza fourrager, le seigle et la féverole », précise Stéphane Blanchard, salarié de la coopérative. Le semoir bénéficie aussi d’un radar pour la fonction DPAE. L'installation s'arrête automatiquement dès que l'opérateur actionne le relevage du tracteur grâce au contacteur installé sur le 3e point.
Des adhérents convaincus
Sa 4e saison s'achève ! La combinaison Optimer +/semoir SH n’a plus à convaincre. « Il y a un vrai gain de temps pour le semis des couverts végétaux en effectuant ces deux opérations en un seul passage. Auparavant, il fallait passer le cover-crop puis implanter les graines avec le semoir à céréales. Certains d'entre nous semaient à la volée avec un épandeur à engrais avant de travailler le sol ! », rappelle Guillaume Gautier.
Autre avantage : l'agronomie. La graine est placée directement dans le flux de terre et aussitôt recouverte. Cette technique limite la perte d’humidité. Une caractéristique essentielle pour un outil utilisé dès la récolte terminée. « Idéalement, il faudrait passer le rouleau Cambridge après le déchaumage pour optimiser l’effet du rouleau T-ring, présent sur l’Optimer + », ajoute-t-il. À l’achat, les adhérents ont hésité entre ce rouleau et un modèle avec des bandes en caoutchouc. Ils ont opté pour le premier, peur que les silex présents dans les parcelles abîment le caoutchouc.
Pour la Cuma, cet achat est une réussite. À tel point que le cover-crop est désormais abandonné dans la cour. « Selon les années, il travaille à peine une centaine d’hectares alors que le combiné déchaume entre 400 et 600 ha », constate Stéphane Blanchard. Le but était d’augmenter la plage d’utilisation et de diminuer le coût réel supporté par les adhérents. Objectif atteint ! L'outil coûte 11 €/ha contre 15 pour le cover-crop. Sans compter que le délaissement de ce dernier renforce ce constat. « Mais nous mettons tout au pot commun, quel que soit l’outil utilisé, le barème est établi à 13 €/ha. Sinon le cover-crop ne serait plus utilisé du tout ! », nuance Guillaume Gautier.
Optimer + : plus à l'aise en conditions humides
Pour optimiser le travail du sol, l’outil doit être utilisé entre 10 et 12 km/h. « En-dessous de cette vitesse, la pénétration est limitée et au dessus un andain de terre se forme », constate le responsable de l’outil. Selon lui, c'est un avantage supplémentaire pour l’Optimer + par rapport au cover-crop. En roulant vite, l'appareil émiette mieux le sol, idéal pour implanter la graine. En conditions sèches, le déchaumeur rebondit et n'arrive à pénétrer correctement le sol. C'est là que le bat blesse ! Dans cette situation, le cover-crop prend le relais.
Si les adhérents de la Cuma sont globalement très satisfaits par le déchaumeur, ils ont également remonté quelques points de vigilance propres à la marque. Les Deux-Sèvriens ont par exemple constaté que les trains de disques avant s'usent plus vite que l'arrière. Il en faut deux pour un ! Autre dysfonctionnement : en présence de pierres, celles-ci décrochent les éclateurs lorsqu'elles sortent de la rangée de disque arrière. « Le concessionnaire a installé un tapis pour limiter le phénomène mais le constructeur devrait le prendre en compte à la conception », déclare le responsable déchaumage.