La proportion de céréales laissée en dépôt par les agriculteurs chez les collecteurs est particulièrement importante en cette campagne de commercialisation 2023/24, a-t-on appris au cours du dernier conseil spécialisé « grandes cultures – marchés céréaliers » de FranceAgriMer, mercredi 17 janvier.
Début décembre, l’ensemble des stocks chez les collecteurs étaient plutôt élevé, explique Adèle Dridi, chargée d'études économiques : 31 Mt, soit 9 % de plus que la moyenne, et pas loin des scores des campagnes 2017/18 et 2019/20 à la même période.
Plus notable : sur ces 31 Mt de céréales qui se trouvent chez les collecteurs, 34 % sont des stocks laissés en dépôt par les agriculteurs (le reste appartient en propre aux collecteurs), alors qu’ils ne représentaient que 24 % en moyenne ces dernières années. Traduction : les agriculteurs n’ont pas encore vendu tous leurs stocks aux collecteurs, en tout cas moins que d’habitude.
De fait, il y avait en début de campagne « une forte attente de remontée des prix », souligne Adèle Dridi, d’autant plus qu’ « on s’inscrivait en plein dans l’effet ciseau, avec toute la fourniture, notamment les engrais, qui avaient été achetés à un moment où les prix étaient très élevés ».
À l’heure actuelle, alors que « plus grand monde n’attend une remontée des prix », elle pointe plutôt « un phénomène de report sur la campagne suivante », pour laquelle la production s’annonce moins importante dans certaines régions, notamment en blé tendre, et où « les prix sur 2024/25 sont a priori plus rémunérateurs ».
D’où « des agriculteurs et des collecteurs qui anticipent », et une collecte de blé tendre revue en baisse pour 2023/24 dans les dernières estimations de FranceAgriMer, à 31,9 Mt.
Et vous, quel volume de céréales avez-vous actuellement en dépôt chez votre organisme stockeur ? Lui en avez-vous vendu moins que d’habitude ? Quelle est votre stratégie pour les mois qui viennent ?
