« Et pourquoi pas des rampes de 54 mètres ? », plaisante (à moitié seulement) Theodor Leeb, le responsable de Horsch Leeb Application Systems. « À un moment, la physique va finir par nous limiter », finit-il par reconnaître avec un certain regret, à l’occasion de la présentation fin août des dernières innovations du constructeur, nombreuses en cette année d’Agritechnica.
Avant d’aller défier les lois de la physique, un palier de largeur de travail semble beaucoup plus accessible pour Theodor Leeb. « En Europe, le standard, c’était 36 m. Pour nous, demain, la norme, ce sera 48 m, affirme-t-il. En limitant les passages, sur 100 hectares, vous en économisez 2,5. C’est un gain de production non négligeable. Et cela s’accorde très bien avec les semoirs de 12 m, qui vont se multiplier. »
L'IA a des progrès à faire
Pour la pulvérisation en bandes, l’avenir est à la standardisation des interrangs. « Cela devient obligatoire, assène Theodor Leeb. Il y a besoin d’une précision extrême, que l’on pulvérise dans le rang ou en dehors. Nous partons sur 25 cm, 50 cm et 75 cm, les autres mesures vont disparaître. Les résultats sont très bons, avec du désherbage mécanique en complément. »
Le futur de la pulvé, c’est aussi le spot-spraying, notamment pour les cultures à forte valeur ajoutée « comme les betteraves ». Si l’expert reconnaît que l’IA va avoir « une influence énorme », son usage reste aujourd’hui « complexe ». « Forme, couleur, taille, intensité de la lumière, contraste… Il y a tellement de paramètres à prendre en compte ! Il y a besoin d’une masse de données énormes. On pourrait dire c’est génial, tout fonctionne mais la vérité c’est que cette technologie n’est pas encore au point pour notre niveau d’exigence. »

Theodor Leeb mise plutôt, à court et moyen terme, sur la cartographie des parcelles par drone, un service que Horsch propose pour l’instant en Allemagne (en France, des sociétés comme Abelio pratiquent cette technologie). « Les résultats sont là. Sur une parcelle de betteraves, nous avons économisé, par hectare, 30 € de produit mais surtout gagné 300 € de plus avec la teneur en sucre. C’est donc sur la préservation de la culture que l’effet bénéfique se fait le plus ressentir », avance Theodor Leeb.
Dans cette logique, Horsch présentera en novembre, à l’occasion d'Agritechnica, son dernier pulvérisateur traîné, à simple essieu pour conserver sa maniabilité, le Horsch Leeb 9 LT. La cuve, en plastique pour garder un prix contenu, affiche une capacité de 9 000 litres. Le châssis, le circuit d'eau et la pompe centrifuge peuvent atteindre 1000 l/min. Le cœur du système est le BoomControl, qui permet une conduite stable de la rampe avec une distance cible allant jusqu'à 30 cm, en combinaison avec l'espacement des buses de 25 cm.