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Manque d'eau en pommes de terre : pas d'irrigation, mais une bineuse !

Même en Normandie, les pommes de terre souffrent de la sécheresse. (©Ferme du Bourg)
Même en Normandie, les pommes de terre souffrent de la sécheresse. (©Ferme du Bourg)

Paul Cotreuil et son père Sébastien cultivent 90 ha à Éperrais dans l'Orne, dans le Perche entre Mortagne et Bellême précisément : du blé, du colza, de l'orge, du pois, du tournesol livrés à la coopérative et des pommes de terre. Une culture que Sébastien a introduite à son installation en 1995 sur l'exploitation dans la famille depuis plusieurs générations. D'abord « dans son jardin pour tester » et ensuite dans les champs sur une surface croissante pour « répondre à un marché de plus en plus demandeur ».

Différentes variétés sont plantées sur une douzaine d'hectares : de l'Agria ou de la Fontane pour faire des frites, de la Chérie, Charlotte ou Nicola pour cuire à la vapeur ou rissoler, des grenailles, puis des Bleues d'Artois, Œils de Perdrix pour « la déco et le fun »... Et même en Normandie, les pommes de terre souffrent de la sécheresse, cette année bien sûr mais aussi lors de précédentes campagnes. Cela de façon variable à diverses étapes de leur cycle de développement, quelques fois « au moment où la plante en a le plus besoin », font remarquer les agriculteurs.

« Garder la fraîcheur à l'intérieur des buttes »

Or, ils n'ont « pas accès à l'irrigation », expliquent-ils. Alors ils veulent « investir dans une bineuse à pommes de terre qui servira à ouvrir les buttes pour que le sol reprenne vie et, au passage, à désherber les adventices ». « Cet outil de désherbage mécanique sarcle les buttes et casse la croûte de terre sèche. Il reforme ensuite les buttes pour garder la fraîcheur à l'intérieur sans toucher à la plante », détaillent les producteurs.

Pour financer cette machine, ils ont lancé un appel aux dons sur la plateforme de financement participatif Miimosa. En contrepartie : des pommes de terre évidemment, jusqu'à un an de consommation ! Précisons que la culture, au départ presque entièrement manuelle, s'est mécanisée peu à peu pour améliorer les conditions de travail « en respectant le sol et les tubercules ». Il s'agit de « faire évoluer l'exploitation en préservant l'environnement et la qualité du travail avec du matériel adéquat », résument les exploitants.

Un premier crowdfunding pour un "self patates"

Il faut dire que ce n'est pas la première fois que Paul et Sébastien font appel au crowdfunding. En 2017 déjà, ils y avaient eu recours, via Miimosa également, pour installer un "self patates", un distributeur de pommes de terre à la ferme. Car toute la production est vendue en direct aux particuliers et aux restaurateurs, parisiens notamment. Grâce aux 3 160 € collectés, soit un peu plus que la somme initialement fixée, le "self patates" a pu voir le jour dans une dépendance de la ferme. 300 à 400 kg de patates y sont commercialisés chaque mois.

Ainsi, les agriculteurs peuvent répondre à la demande qui augmente même s'ils « manquent de temps pour accueillir la clientèle ». Les filets de pommes de terre sont à disposition avec les prix affichés. Les clients n'ont qu'à se servir et mettre l’argent dans une boîte. Un système moins onéreux et plus accueillant qu'un distributeur automatique, estiment le père et le fils jugeant que « la confiance suscite l'honnêteté ». Selon eux, d'autres producteurs procédant de la même manière pour des fleurs, du miel, etc., n'ont constaté que « de rares indélicatesses ». Toutefois, les Cotreuil veillent à être présents autant qu'ils le peuvent pour nouer des liens avec les consommateurs. 

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Suivez l'actu de l'exploitation sur la page Facebook la ferme du Bourg : on y apprend entre autres que les pommes de terre de Paul et Sébastien sont transformées en chips du Perche !

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