« Tout ça pour ça ! On veut des prix agricoles rémunérateurs bordel ! », lance Olmer.
« @Olmer a tout compris, les prix sont la clé ! Le reste n'est que fantaisie », enchaîne toutoune, qui s'étonne que peu de commentaires aillent dans ce sens.
Un problème de prix trop bas, mais pas que...
Monique n'est pas d'accord : « Non, le reste n'est pas fantaisie. Et le sous-estimer, c'est aller au devant de beaucoup d'ennuis. Les prix sont indispensables mais toutes ces fantaisies, comme vous dites − contraintes environnementales, paperasse... −, créent de lourdes charges financières. »
Des contraintes qui créent de lourdes charges.
« Il n'y a pas que l'argent qui explique le suicide des agriculteurs, ce sont aussi les histoires de terrains avec les voisins et toutes ces contraintes environnementales !», analyse aussi lenord.
Détritus ajoute : « La société entière nous casse du sucre sur le dos, sous couvert d’une administration anti-paysans ». « Il faut les mépriser autant qu’ils nous méprisent. Il ne faut pas baisser les bras. Notre sentiment doit être celui de la colère, pas celui de la déprime », estime-t-il.
La société entière casse du sucre sur notre dos.
Dan 63 incrimine, lui, les coopératives agricoles : « (...) Bon nombre d'agriculteurs ne sont plus maîtres chez eux. Les coops sont devenues des multinationales, elles ne sont plus au services des paysans, mais s'en servent comme variable d'ajustement. Combien de techniciens, bureaucrates, directeurs et sous-directeurs vivent au dépend des coopérateurs ? » Il tacle ensuite la FNSEA qui « porte un lourd tribut dans la situation actuelle en favorisant l'agrandissement à outrance des exploitations. Les contraintes administratives peuvent avoir des conséquences terribles, la moindre erreur étant impitoyablement sanctionnée. Heureusement, j'ai retrouvé un semblant de dignité en convertissant ma ferme en bio et vente directe. (...) »
« Une démarche hypocrite »
De l'autre côté, les accords de libre-échange et la loi climat...
PàgraT nuance : « Certes, il ne faut pas baisser les bras, mais surtout il faut réduire les charges en agriculture et tant pis pour le productivisme ! Tant que la souveraineté alimentaire ne se trouvera pas bousculée, rien ne sera fait. La démarche du Sénat, je la trouve bien hypocrite car pour signer les accords de libre-échange, ils ne sont pas les derniers. »
35ansVivementLaRetraite renchérit : « D'un côté, les sénateurs s'inquiètent du suicide des agriculteurs et de l'autre, les députés votent la loi climat qui nous désigne une fois de plus comme les responsables de tous les maux de la terre, nous ajoutent une masse de contraintes uniques au monde, préconisent de réduire l'élevage et crée des taxes, des taxes et des taxes. Tant que tous les agriculteurs ne seront pas au bout d'une corde jusqu'au dernier, la France entière, des politiques aux consommateurs, ne comprendra rien. »
Les propositions des lecteurs de Terre-net
Des prix rémunérateurs surtout, mais aussi...
Moi-même pense qu'« il y aura déjà moins de suicides d'agriculteurs quand ces derniers seront à égalité avec les autres catégories socio-professionnelles, c'est-à-dire aux 35 heures, avec RTT, congés payés et autres avantages sociaux (...) »
sam suggère de « (...) supprimer les écoles d'agriculture, qui servent juste à former de futurs travailleurs pauvres ». « Si on ne veut plus d'agriculteur, il faut leur dire ce n'est pas la peine de faire rêver des jeunes qui vivront ensuite dans la misère. »
pas17 propose « un salaire universel pour chaque agriculteur sans distinction de production, financé par une taxe sur les produits agroalimentaires achetés par les consommateurs ». « La seule solution, selon lui, pour sauver le monde agricole. »
Un salaire universel et les mêmes avantages sociaux que les autres.
Pour Karine35, « Plutôt que ce bla bla bla toujours et toujours depuis des années, la solution est simple : il faut que ce soit les agriculteurs qui fixent leurs prix et l'administration ne vienne plus contrôler les fermes pour les racketter et trouver tout et n'importe quoi pour humilier encore plus les agriculteurs. »
Arrêter tous ces contrôles dans les fermes.
« Chaque situation a ses particularités, mais essayer de changer de système peut-être salvateur », estime PàgraT.
Changer de système d'exploitation.
Et vigneronderions de conclure : « Il n'y a pas besoin de monter des usines à gaz pour lutter contre les suicides dans le monde agricole. Il suffit d'instaurer des prix planchers pour chaque culture. Aujourd'hui, on peut imposer des règles de production mais pas les prix qui vont avec. Pourquoi ? Pourtant, c'est juste une volonté. (...) Une exploitation agricole, c'est des emprunts sur 15 ou 20 ans. Or tu démarres ton activité et cinq ans après, toutes les règles changent, et tu dois te remettre une couche d'emprunts sur le dos pour des "mises aux normes". C'est quoi le choix possible : arrêter et tout perdre ? Car puisque l'exploitation n'est pas aux normes, elle n'est pas vendable. Donc beaucoup s'accroche et c'est le début des galères. Peu de gens comprennent qu'une ferme n'est pas une entreprise comme les autres. (...) »
Des prix planchers pour chaque culture.