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La moisson 2022 est-elle si précoce ?

 « De 10 jours peut-être, mais pas 3 semaines ! », nuance Alain Woimbée. (©Terre-net Média)
« De 10 jours peut-être, mais pas 3 semaines ! », nuance Alain Woimbée. (©Terre-net Média)

« À croire que c'est la 1ère fois qu'on commence à battre les orges le 20 juin ! », lance Jonathan Franiatte, installé en Lorraine et qui pourtant n'avait pas encore sorti la moissonneuse à cette date. 

Alain Woimbée est du même avis : la moisson 2022 est en avance de « 10 jours, pas 3 semaines ».

On a déjà battu les orges le 20 juin !

« Et encore par rapport à l'année dernière (...) », renchérit Rémy Sarazin.

Comme Mathis Lhuillier : « 3 semaines, faut arrêter un peu. Couper de l'escourgeon mi-juin, c'est normal chez nous et ça a toujours été comme ça... (...) »

« La plupart du temps, c'est plus fin juin que juillet », reprend Jonathan Franiatte.

Dès fin mai dans le sud !

« Entre fin juin et le 17, il y a une différence », fait remarquer Anaïs Romualdo. « Les régions, où la récolte des orges démarre en juin, se comptent sur les doigts d'une main », poursuit-elle. Certes, c'est le cas en « Côte-d'Or et Haute-Marne » mais pas partout. 

C'est inédit ! Mais ça dépend des secteurs bien sûr...

« Ça dépend des secteurs, confirme Cédric Manon Bastier. Cette année en Charente-Maritime et dans les Deux-Sèvres, les premières orges d'hiver ont été coupées la dernière semaine de mai. Au 15 juin dans le Loiret, les OS réceptionnaient les premiers pois et orges d'hiver. Vous m'excuserez, c'est inédit ! Sur ce, bonne moisson à tous ! »

« Un début de moisson au 30 mai, du jamais vu dans le Gers également ! », appuie Thibaut la Sansse.

Pareil chez Maël Daniau, qui ne précise pas où se situe son exploitation. « Une précocité exceptionnelle ! », martèle-t-il.

Dans le nord du Puy-de-Dôme, Fabien Augier a récolté ses orges avec « 15 jours d'avance ». « 15 jours, c'est énorme, insiste-t-il. Bien sûr pour ceux qui ont eu de l'eau, ça sera différent. »

« Précocité exceptionnelle » aussi dans le nord

Alors dans le nord de la France, comme dans la Somme où se trouve la ferme de Françoise Lefort, « fin juin, c'est vraiment exceptionnel ! »

Même en Bretagne, on observe « un mois d'avance », selon Ronan Noëlla Pérennou.

Un mois d'avance même en Bretagne !

« Ici, les orges sont finies, on a attaqué les blés et vers le 14 juillet, c'est plié », témoigne Maël Daniau.

« Comme en 1976 ! », réplique Corinne Laurent Poutot.

Plié au 14 juillet ?

« Finir la moisson le 14 juillet, c'est franchement tôt ! », souligne Jonathan Franiatte.

« La moitié des blés étaient moissonnés au 18 juin… », enchaîne Mickaël Labassa.

Et côté rendements ?

Jonathan Franiatte « ne savait pas » que le top départ, pour certains, avait été fin mai. « Et en rendement, ça donne quoi ? », demande-t-il.

« 50 à 70 q en orge, répondent Cédric Manon Bastier. Par contre 45 à 50 q en pois, donc ça c'est pas mal du tout. Le colza dans les Deux-Sèvres, une catastrophe : 25 à 30 q. Idem pour le blé : 40 à 50 q. Prions que l'an prochain soit meilleur... »

« Ha oui quand même..., compatit Jonathan Franiatte qui espère, lui aussi, que « ça aille mieux en 2023 ».

Les champs ont mûri trop vite...

« Gros potentiel anéanti avec les chaleurs de mai et une seconde fois avec l'épisode caniculaire de juin », déplore, quant à lui, Maël Daniau. « Il y a de tout selon les terres. En orge, j'ai fait un petit 60 q », confie-t-il.

Marie-Thérèse Wouez craint en effet « que les rendements ne soient pas à la hauteur cette campagne ».

De son côté, Florence Foltier-Corsini redoute « une baisse des rendements et de la qualité des cultures », parce que les champs « ont mûri trop vite ».

Le résultat « d'un climat complètement détraqué »

« Avec un manque d'eau au printemps et trop chaud d'un coup, c'est général malheureusement », constate Françoise Clavé. « 3 semaines d'avance = de très mauvais rendements », résume-t-elle.

Voilà la conséquence « quand on a un travail dépendant du climat, et que celui ci est complètement détraqué, il y a de quoi s'interroger... (...) », alerte Yoann Forêt de Higas.

Pas d'année normale depuis 5-6 ans !

D'autant que ce n'est « pas qu'en 2022, ça fait au moins 5-6 ans qu'on n'a pas eu d'année normale... (...) », pointe LoLo FH.

Gilbert Mulot préfère ironiser : « Ben, c'est plutôt une bonne nouvelle ! Les céréaliers pourront partir en vacances !! (...) »

Pierre Loret, sur le même ton : « Avec des rendements réduits de 40 %, ils n'iront pas loin ».

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