La journée du mercredi 18 mars aura été marquée par un énième krach pétrolier et une nouvelle chute des places boursières. Le cours du pétrole brut chutait de 20 % lors de la clôture d’Euronext et a atteint un nouveau creux historique. Il est tombé au plus bas depuis près de 20 ans ! L’offre continue d’être excédentaire, face à une demande mondiale nettement réduite par le coronavirus.
L'effondrement du cours du pétrole vient compromettre la rentabilité de l’ensemble des filières biocarburants, dont l’industrie de l'éthanol américaine. L'impact sur le maïs et le colza est conséquent, surtout sur ce dernier. La graine oléagineuse a perdu plus de 70 €/t depuis ses plus hauts en janvier. Elle a même atteint un différentiel de 81 €/t le 16 mars !
Les conséquences du coronavirus, avec la crise sur le pétrole et les marchés financiers, pourraient se répercuter pendant encore plusieurs mois sur les marchés agricoles.
Un programme d’aide de 750 milliards de dollar
Avec près de 220 000 cas confirmés, presque 9 000 décès à travers le monde et 157 pays touchés (sur 198 au total d'après l'ONU), la pandémie de Covid-19 pourrait déclencher une importante récession à l’échelle mondiale. Face à l’ampleur de la situation, la Banque centrale européenne (BCE) a pris la décision mercredi soir d'injecter 750 milliards de dollars, pour son « programme de rachat d'urgence face à la pandémie ». À « situation extraordinaire », une « action extraordinaire ».
Plein soutien aux mesures exceptionnelles prises ce soir par la BCE. À nous États européens d’être au rendez-vous par nos interventions budgétaires et une plus grande solidarité financière au sein de la zone euro. Nos peuples et nos économies en ont besoin. https://t.co/dCV00uvmt5
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) March 18, 2020
Ce montant inédit sera employé pour le rachat de dettes publiques et privées pour tenter de limiter les conséquences de la crise générée par le coronavirus sur l’économie mondiale. « Les gouvernements vont dépenser sans compter pour lutter contre l’épidémie. Cela se traduira par des déficits publics importants et des dettes publiques qui s’envoleront », a expliqué Philippe Waechter, Chef Economiste chez Ostrum Asset Management.
Les rachats prendront fin lorsque l’institution jugera que « la phase de crise du coronavirus Covid-19 est terminée, mais en tout cas pas avant la fin de l'année », a annoncé la BCE.
Un différend entre la Russie et l'Arabie Saoudite qui impacte le monde entierPour rappel, c’est depuis le vendredi 6 mars, au dernier jour du sommet interministériel de l’Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) et de ses partenaires que la tempête sur le pétrole a commencé. La Russie avait alors refusé de coopérer avec l’Arabie Saoudite pour réduire la production et soutenir les prix de l'or noir. « La pression à la baisse devrait se poursuivre jusqu'à ce que l'Arabie saoudite et la Russie redeviennent raisonnables », a estimé mercredi Carsten Fritsch, de Commerzbank, dont les propos ont été rapportés par l’AFP.