La moisson 2023 reprend enfin par endroits

Moisson
Après près de deux semaines de pluies, les agriculteurs du nord de la France partagent leurs inquiétudes concernant la qualité de leurs récoltes. (©Olivier Leleu)

Les récoltes ont redémarré lundi chez Olivier Leleu, entrepreneur de travaux agricoles dans le Pas-de-Calais à 20 km de Calais et 30 km de Boulogne-sur-Mer. « On a terminé les colzas, à 8,5 % d’humidité, il nous reste, par contre, environ 150 ha de blé tendre à battre, ainsi que de l’orge et de l’avoine. Le blé a besoin de plus de temps pour sécher », explique-t-il.

Inquiétudes concernant la qualité des récoltes

Pour Olivier Leleu, qui a repris l’entreprise familiale à la suite de son père et de son grand-père, « que la moisson ne soit pas terminée au 15 août, cela n’est pas inhabituel dans le secteur. Auparavant, on commençait même la récolte des blés à cette date. Depuis plusieurs années, on constate toutefois que le blé est mûr plutôt autour du 25 juillet désormais ». Les intempéries sont donc plus préjudiciables pour la qualité des récoltes.

Un de ses clients a donc pris la décision de battre le blé même à 17 % d’humidité. Les autres travaux (paille, lin textile…) attendent aussi. « Les arrachages de pommes de terre ont également démarré dans le coin ». « Les premiers blés battus avant les pluies étaient à 78 kg/hl de PS, aujourd’hui on est plutôt autour de 72-73, constate Olivier Leleu. On voit beaucoup de champs versés, des grains par terre et germés. On a déjà eu ce souci en 1992, mais c’était arrivé en septembre », se souvient l’entrepreneur.

Grains de blé tombés au sol
Une parcelle chez Olivier Leleu (Pas-de-Calais) avec des grains de blé tendre au sol avant la moisson (photo prise le 9 août 2023) ( © Olivier Leleu)

Dans ces conditions, la coopérative Unéal a notamment revu l’application de la moyenne à plus de 72 kg/hl de PS et moins de 17,5 % d’humidité pour « permettre une flexibilité de livraison. Le calcul réalisé sur la campagne permet aux agriculteurs d’être affranchi des frais de remises aux normes si la moyenne est correcte », expliquait Maxime Thuillier, directeur céréales de la coopérative, dans une vidéo du 3 août dernier.

« Où en êtes-vous dans les moissons ? », demandait Simon mardi sur la page des producteurs de lait ​. Si les chantiers viennent de se terminer pour Véronique, Jean-Jacques et Gaëtan, installés respectivement en Mayenne, dans les Côtes-d’Armor et en Ille-et-Vilaine, la moisson bat encore son plein en Haute-Saône, pour Yz. La récolte des blés a démarré mardi aussi chez Ronan, éleveur dans le Finistère.

« Dans le Centre Manche, on avait prévu de faucher le blé mercredi après-midi mais on a eu une petite pluie à 7 h le matin », indique Françoise. Pour Delphine en Seine-Maritime, « c’est priorité au lin. La récolte des blés n’a pas encore démarré, ce sera pour la fin de semaine ».

Les agriculteurs s'entraident pour « sauver la moisson 2023 », comme l'indique Vincent Guyot dans l'Aisne : 

Des soucis de grains germés sont signalés dans plusieurs départements. « En Bretagne, même le blé non versé commence à germer », commente Thomas sur la page des producteurs de lait (Facebook) « Idem dans le Pas-de-Calais », indique Nathalie.

Pour Bruno Cardot, installé dans l’Aisne, c’est le colza aussi qui germe. « Dans les zones où le colza ne touche pas le sol, ça va. Mais ce n’est pas bon du tout quand les cultures sont couchées. C’est compliqué à ramasser et on perd du temps, mais on va y arriver ! »

Et chez nos voisins européens ?

Nos confrères du Sillon belge relatent « une situation très critique » pour leur pays. « Les pluies systématiques et les faibles températures survenues fin juillet et début août, juste après la maturité des blés, constituent des conditions favorables, d’une part, au développement des mycotoxines et, d’autre part, au déclenchement de la prégermination physiologique sur pied (même en condition non versée). […] Cette année, la maturité des blés était atteinte en moyenne vers le 20 juillet en Belgique. Une récolte vers le 10 août signifie une surmaturité de 21 jours. Lors d’une année habituelle, la maturité se situe plutôt autour du 1er août. La date de moisson du 10 août de cette année revient à l’équivalent d’une moisson du 21 août d’une année habituelle ».

Et la situation ne semble pas meilleure en Allemagne ou aux Pays-Bas, comme en témoignent ces photos partagées sur les réseaux sociaux :

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