Paroles de lecteurs : « Des parcelles cultivées pour rien, à part perdre de l’argent »

Paroles de lecteurs impact économique mauvaise moisson 2024
Quel impact économique, sur votre exploitation, de cette mauvaise moisson 2024 ? Donnez vos témoignages en commentaires. (©Shawn Hempel, Adobe Stock // Montage Terre-net Média)

Avec la moisson 2024 « catastrophique », comme en ont témoigné les lecteurs de Terre-net tout l’été, Michèle espère voir « les prix des céréales et oléagineux augmenter ». Joseph est dubitatif : « Quand la récolte est excellente, ils diminuent mais lorsqu’elle est mauvaise… comme d’habitude. »

« Vers une hausse des prix ? »

« Encore un prétexte pour nous payer moins », redoute Davy. « Les cours des grains sont mondiaux, une production française décevante ne les impacte pas », explique Éric. Selon Ludovic, « Les marchés ont déjà anticipé ».

Les marchés ont anticipé la faible récolte, et les cours sont mondiaux !

moi-même qualifie la campagne « d’hétérogène » mais surtout de « non rentable ». « Une fois encore, il y a un mauvais retour sur investissement dans les champs, regrette jm89. Les coûts de production explosent et les prix baissent. Des parcelles ont été cultivées pour rien, à part perdre de l’argent. »

« Le pire chiffre d’affaires depuis 40 ans »

« "La pire moisson depuis 40 ans" : le titre plus approprié serait plutôt « le pire chiffre d’affaires depuis 40 ans », avec des prix de vente en euros constants au plus bas depuis quatre décennies : c’est ça le drame ! », considère Louma. « Les concessionnaires ne vont pas réussir à vendre leur stock de tracteurs » : Roch se montre-t-il ironique ? jm89 réplique : « L’amont et l’aval, eux, continuent de marger sur les intrants, le matériel et les volumes commercialisés. Sans parler des traders qui ont déjà joué avec la future récolte et gagné. »

« Ni rendement ni prix : les seuls perdants seront les agriculteurs », acquiesce Grégory. Nanard7 partage son opinion : « Rendement de m... et prix de m... en ayant des normes strictes à respecter : une double voire triple peine. À un moment, ça ne va plus fonctionner. » « "Après une moisson catastrophe, l’heure de refaire les comptes" titre Terre-net. On peut les faire, et les refaire….il en manque toujours autant », raille Maxens.

« Résultat de la fragilité croissante des fermes »

jm89 reprend : « On a déjà eu, par le passé, des moissons plus que médiocres en termes de qualité et de quantité, mais le niveau de charges n’était pas le même qu’aujourd’hui. La situation actuelle illustre la fragilité croissante des fermes, résultat du manque de rentabilité de l’agriculture. Trop de capitaux nécessaires, d’investissements exigés… »

« Cette campagne, c’est deux voire trois semis sur certaines parcelles, et le gasoil qui va avec », complète Corentin. « 2024 une année noire et 2023 pas vraiment mieux avec la sécheresse et les cours qui avaient déjà baissé, plus l’effet ciseaux… Trop d’incertitudes dans le métier d’agriculteur pour pouvoir travailler correctement et vivre de notre travail !! Sans parler des taxes, qui font mal : si tu as le malheur de dégager un résultat correct, l’État te punit !! », développe Frédéric.

« Les agriculteurs, seuls, à supporter les risques »

Yann est d’accord : « Les seuls à prendre de vrais risques, ce sont les producteurs. Et nous sommes les seuls à ne pas pouvoir répercuter notre coût de production. » Ric Cut appuie : « Le climat fait tout. Trop sec, trop humide : c’est le lot de notre profession si nous n’avions pas en face cette bureaucratie et ces réglementations techniques, de qualité, quantité et surtout environnementales plombant notre travail et les coûts de production. »

Il manque 700 €/ha en blé !

Abc calcule : « Il manque 20 q/ha en blé à 50 €/t (être payés 220 €/t serait un minimum), donc 700 €/ha de produit, soit ± 50 %. Aucune entreprise dans aucun secteur avec les charges, impôts, cotisations, taxes et législations françaises, ne peut tenir le coup. »

« Difficilement tenable pour les jeunes installés »

« Et ceux qui viennent de s’installer agriculteur, qui ont établi un prévisionnel et que le compte n’y est pas, ils font comment ? », interroge Domi Lgn. « Le prévisionnel, c’est bien pour rassurer les banques, répond Alex. Mais les marchés mondiaux en décident autrement. Du blé qui coûte 200 €/t à produire, payé 150 €/t au producteur, x 500 t (production d’une exploitation moyenne) : le déficit brut atteint 25 k€ ! Autant toucher le RSA… »

Impossible de respecter le prévisionnel.

Maxens acquiesce : « Les jeunes installés vont avoir du mal à payer leurs « quelques » investissements. Vu le coût d’une reprise d’exploitation, comment dans ces conditions la financer et garder de quoi vivre ? »

Inscription à notre newsletter

NEWSLETTERS

Newsletters

Soyez informé de toute l'actualité de votre secteur en vous inscrivant gratuitement à nos newsletters

MATÉRIELS D'OCCASIONS

Terre-net Occasions

Plusieurs milliers d'annonces de matériels agricoles d'occasion

OFFRES D'EMPLOIS

Jobagri

Trouvez un emploi, recrutez, formez vous : retrouvez toutes les offres de la filière agricole

Réagir à cet article