Familles de paysans, 100 ans d’histoire : qu’avez-vous pensé de ce documentaire ?

Réactions des agriculteurs au documentaire de Karine Le Marchand
Et vous, avez-vous regardé ? Comment avez-vous trouvé ce documentaire ? (©M6 // Montage Terre-net Média)

Les réactions des agriculteurs au documentaire de Karine Le Marchand « Famille de paysans, 100 ans d’histoire », diffusé lundi soir sur M6 (et des lecteurs de Terre-net), sont partagées. Beaucoup ont trouvé que c’était « une très belle émission, bien faite », comme Arnaud, « juste et vraie, de nos racines à nos jours », retraçant les « évolutions » qu’a connues l’agriculture, complète Gilles.

Plusieurs, à l’image d’Élisabeth, ont même été « émus », « remerciant pour la parole et la visibilité données aux hommes et femmes qui travaillent dur pour que leurs concitoyens puissent manger sainement ». En particulier aux « femmes », appuient notamment Viviane et Camille, « dans l’ombre pendant des années ». La « sincérité » des témoignages a été particulièrement appréciée.

« Des témoignages sincères, justes, émouvants »

André a été sensible au regard porté sur la transmission des exploitations : « Certains agriculteurs n’ont pas su transmettre leurs exploitations à leurs fils qui, faute de pouvoir exister, sont partis parfois s’installer ailleurs, sans aide, alors qu’ils ont travaillé pour eux jusque presque 30 ans, sans gagner aucun point de retraite. » « La pression familiale et des familles qui ne sont pas heureuses, il n’y en a pas que dans le monde agricole même si elles sont sans doute plus nombreuses dans ce milieu qui ne peut jamais souffler et se demande sans cesse de quoi demain sera fait », fait remarquer Carole.

« Pas de langue de bois pour une fois, écrit Marcel. Les différents exploitant(e) s interviewé(e) s s’expriment avec des mots justes, qui reflètent au mieux le métier d’agriculteur, souvent un rêve d’enfant, celui d’une vie, mais qui peut très vite tourner au cauchemar… Les producteurs, qui nourrissent la population, doivent arriver, normalement, à se nourrir eux-mêmes, ce qui est loin d’être le cas malheureusement… »

Un bon zoom sur les difficultés économiques

On voit que « nous, agriculteurs, investissons, nous endettons, pour au final ne rien gagner et que tout revienne aux grandes surfaces », détaille Olivier. Jean-Henri propose d’ailleurs, à l’animatrice, « une prochaine émission » sur ce sujet où elle « interrogerait les supermarchés sur leurs prix d’achat et de vente des produits agricoles ».

« On ne peut pas tout dire en 2 h, reconnaît Carole qui estime cependant « qu’un bon tour de chaque situation a été réalisé ».

Gilles n’est pas d’accord. Selon lui, n’a été montrée que « la vérité d’une seule attitude agricole », « celle de ceux qui veulent grossir et s’endettent ». Agathe déplore, elle aussi, que le documentaire se soit focalisé sur « les grosses exploitations » et propose de s’intéresser une autre fois à l’installation hors cadre familial. Et « aux agriculteurs heureux dans leur métier », insiste Gilles.

« Montrer que des exploitants endettés ? ! »

Agathe ajoute : « Je râle parce que je ne peux pas encore me payer au bout de quatre ans mais finalement quand je regarde ça, je ne m’en sors pas trop mal. Personnellement, si demain je devais arrêter je ne finirais pas à la rue, je ne suis pas endettée au point qu’on puisse me prendre ma ferme. »

« C’est logique d’investir, et le matériel coûte cher. On ne vit plus avec 50 ha », fait remarquer au contraire Florence. Valérie, elle, dit « avoir été bouleversée par l’agriculteur de la Nièvre qui ne gagne que 600 € par mois en bossant plus de 80 h par semaine, doit verser 300 € de pension alimentaire pour ses enfants, est obligé de vendre ses bêtes pour rembourser ses emprunts, et auxquels les services sociaux répondent qu’il n’a droit à rien. »

Luc, quant à lui, regrette que « les contraintes administratives ne soient pas assez évoquées ». De même que Stanislas qui cite aussi « les crises agricoles venant de l’étranger, avec les surcoûts et charges associés qui détruisent les exploitations ».

Karine Le Marchand : entre sincérité et audimat

Karine Le Marchand a été félicitée à plusieurs reprises. « Vous pouvez dire ce que vous voulez sur elle, elle est toujours disponible pour faire des émissions sur le monde paysan, et pour discuter de nos problèmes », considère par exemple Jean-François. « Karine ministre de l’agriculture !!! », plaisante Julien. Elle serait​​​​​ sûrement bien moins pire que les précédents à ce poste ! »

Mais tous les agris ne sont pas unanimes à son égard. Pour Gilles, « elle n’est pas capable de mettre en avant les bonnes pratiques agricoles ». « Et elle a été décorée (de la croix d’officier du mérite agricole, NDLR) ! ? Elle gagne des fortunes sur notre dos », juge Didier.

« Encore à charge sur les phytos… »

Plusieurs d’entre vous dénoncent, par ailleurs, les contre-vérités véhiculées, sur les phytos et le bio en particulier. « Les clichés bobo ont la vie dure…, soupire Carlos. Le Round up, Monsanto, 20 % de cancers en plus alors que l’étude de la MSA prouve le contraire… » Pierre a été choqué par « le parallèle entre Round up et Napalm ». Un autre Pierre par la confusion entre « Napalm et agent orange ».

« Le passage sur le Round up me fout des boutons ! Le glyphosate confondu avec l’agent orange utilisé par l’armée américaine au Vietnam, encore une fois on nous détruit nous et notre travail ! », martèle Mickaël. « La dictature médiatique pour anéantir les agriculteurs », confirme Alain. Craignant un « énième reportage à charge », Christine a préféré « ne pas regarder ».

« Ça partait plutôt bien, mais le quart d’heure pesticides…, reprend Greg. Les idées reçues et les buzz sont plus vendeurs que la réalité de nos pratiques d’aujourd’hui. Aucune différenciation entre l’agriculture conventionnelle des années 70 et celle de maintenant… alors que tout a changé !!! »

Bernard désapprouve « l’opposition entre les divers types d’agriculture » et aurait plutôt souhaité que soit davantage abordée la question des « prix rémunérateur ».

Le grand public touché

Malgré les craintes émises, ce ne sont pas ces points que semble avoir retenus le grand public. Illustration avec les posts ci-dessous.

Celui de Françoise : « Tous les problèmes des paysans qui s’usent au travail pour des « clopinettes », inhumain ! » Elle espère que « beaucoup de téléspectateurs vont regarder pour que tout le monde sache et comprenne la vie de ces paysans passionnés mais pas reconnus. »

Brigitte a été bouleversée : si elle savait « la situation des paysans compliquée », elle ne pensait pas « qu’elle l’était à autant ».

Cela permet de « se rendre compte à quel point la France a oublié le monde agricole. C’est sincèrement difficile de voir le poumon de notre pays sans oxygène », enchaîne Sébastien.

Julie, enfin, a pris conscience de « tous les sacrifices des producteurs tant au niveau financier, familial, moral, psychologique…. pour une passion et une transmission vraiment pas à la hauteur du travail fourni. »

Un bon décryptage de l’émission sur la page Facebook L’agriculture cultive notre avenir :

Et de Gabrielle Dufour, responsable communication d’AgriDées, sur Twitter :

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