Les perchoirs permettent de favoriser la présence des rapaces et limiter la prolifération des rongeurs. (©Kestrel)
Agriculteur en Indre-et-Loire, David Forge a testé cette campagne le semis direct pour une parcelle d'orge d'hiver dans une luzerne, implantée pendant trois ans. Parmi les avantages mis en avant : pas de perturbation de la vie du sol, économies sur le fioul et les pièces d'usure, indique l'agriculteur youtubeur dans une vidéo diffusée sur sa Chaîne agricole.
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Il note toutefois un inconvénient : l'installation des rongeurs (mulots, campagnols...). Dans cette parcelle, ces derniers creusent des galeries dans la parcelle et se nourrissement notamment de végétaux. Actuellement, David Forge a recensé environ 4-5 terriers dans son champ de 11 ha : « cela ne représentera peut-être pas un gros impact sur le rendement, mais dans certains cas, cela peut être beaucoup plus important ».
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Pour y remédier, l'agriculteur entend « utiliser la biodiversité qui l'entoure ». Les rapaces permettent, en effet, de réguler la prolifération des rongeurs. Une buse variable peut consommer plusieurs centaines de campagnols par an, une chouette effraie plus d’un millier. Et pour les aider, David Forge leur fabrique un perchoir : « une petite zone à quelques mètres de hauteur au milieu des champs, où ils pourront venir se poser, observer et intervenir ».
La Ligue de protection des oiseaux (LPO), dans son programme "Des terres et des ailes" lancé en 2018, précise : « les piquets en bois de clôture sont particulièrement appréciés par la buse variable et l’effraie des clochers, alors que les perchoirs plus hauts (2 m et plus) sont utilisés par le faucon crécerelle, la chevêche d’Athéna… D’autres rapaces utilisent les perchoirs en milieu rural, mais de façon plus sporadique comme le faucon émerillon, le milan royal, le faucon pèlerin… ».
Rapaces communs présents en plaines ouvertes et qui utilisent les perchoirs (Source : programme "Des terres et des ailes") | |
Rapaces diurnes | Rapaces nocturnes |
Buse variable | Effraie des clochers |
Faucon crécerelle | Chevêche d'Athena |
Faucon émerillon (en hiver) | |
Faucon pèlerin (sédentaire) | |
Milan royal (sédentaire) | |
Milan noir (estivant) |
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Points d'attention pour se lancer dans la construction d'un perchoir
Pour la construction, David Forge utilise des matériaux de récupération. La LPO note l'importance que « la partie horizontale ne soit pas glissante » et conseille d'utiliser « une branche de bois brut, à bien fixer au poteau à l’aide de tasseaux faisant office d’équerre. Les poteaux doivent être placés à moins 2 m de haut, la hauteur idéale se situant à 2,5 m voire 3 m. Un trou de 40 à 50 cm de profondeur est souvent nécessaire afin d’y enfoncer le poteau principal du perchoir. Vous pouvez aussi utiliser un tuyau métallique planté dans le sol, d’un diamètre plus grand que le poteau et de cette façon, le perchoir devient amovible et peut être enlevé facilement ».
Côté localisation, les perchoirs sont « à installer en priorité à proximité des zones infestées (à raison d'un ou deux par ha), mais ils peuvent aussi être répartis sur la ferme pour agir de manière préventive ».
Implantation de 35 perchoirs sur les 125ha de @CASYSdijon pour améliorer le terrain de chasse des #rapaces ?? et compléter la #prédation des #campagnols des champs ?? déjà faite par #renards, #hérons, etc. surtout en #ACS
— Plateforme CA-SYS (@CASYSdijon) November 26, 2020
??Bravo la team perchoir ! pic.twitter.com/G5pzOTXLfn
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