Marché européen du tracteur agricole
Des immatriculations en hausse de 17 % en 2021, un record !

Immatriculations tracteurs agricoles en Europe en 2021
Les immatriculations de tracteurs agricoles en Europe en 2021 signent un nouveau record historique. (©Cema)
 

En 2021, on peut dire que les ventes européennes de tracteurs agricoles se sont bien portées, au point d'atteindre un nouveau sommet malgré les difficultés d'approvisionnement liées à la pandémie de Covid-19.

Près de 230 000 tracteurs ont été immatriculés en Europe au cours de l'année 2021, selon les chiffres fournis par les autorités nationales. Parmi ces immatriculations, un peu moins de 30 % concernaient des véhicules de 50 ch et moins. Le reste, ceux de puissance au-dessus de cette valeur.

+ 17 % par rapport à 2020 malgré la pandémie de Covid-19

Le Cema estime qu'un peu moins de 180 000 sont des engins agricoles, le reste étant constitué de véhicules classés comme des tracteurs, ce qui inclut les quads, les side-by-sides, les télescopiques... Par rapport à 2020, les immatriculations sont donc en hausse de 17 % ! Même en tenant compte de la perturbation engendrée par la pandémie de Covid-19, le taux de croissance souligne bien l'amélioration du marché. C'est le nombre d'immatriculations de tracteurs le plus élevé dans les données comparables sur plus d'une décennie. Des bons résultats obtenus malgré les perturbations sur les chaînes d'approvisionnement de la production mondiale et les pénuries de main d'œuvre liées aux contaminations par le virus.

A noter que les industriels alertent sur les perturbations qui nuisent à la production, des événements qui se sont multipliés ces derniers temps. De manière générale, la situation s'est dégradée depuis l'été 2021. Avant même la guerre en Ukraine, dans le baromètre Cema de février 2022, 51 % des fabricants répondants ont déclaré s'attendre à des arrêts de production dus à des pénuries côté fournisseurs dans les quatre semaines à venir. Le problème est encore plus répandu chez les fabricants de tracteurs et d'équipements de récolte, avec respectivement 64 et 71 % des répondants déclarant s'attendre à des arrêts de production. La guerre a déclenché davantage de goulots d'étranglement au niveau de l'offre, comme le montrait déjà le dernier baromètre du Cema.

Des problèmes de transport et de logistique s'additionnent

En clair, ces préoccupations viennent s'additionner aux autres difficultés déjà soulevées : le transport et la logistique, puisque la pénurie de conteneurs a entraîné une augmentation sensible des coûts et des retards ; la disponibilité de la main-d'œuvre pour faire tourner les usines à plein régime en raison de la propagation du variant omicron ; la hausse des coûts des matières premières et de l'énergie.

Des perturbations qui s'aggravent vu le contexte et surtout, la pression liée à la période d'utilisation des machines qui augmente. Les constructeurs sont donc inquiets quant à la possibilité d'honorer les commandes à temps en dépit des efforts mis en place sur l'ensemble de la chaîne. L'impact total de la guerre reste encore à évaluer.

Les prix des denrées alimentaires en 2021 étaient en moyenne 28 % plus élevés qu'en 2020

Le marché tracteurs a été freiné par les retards de production mais la demande est restée forte tout au long de l'année 2021. C'est sans doute les prix élevés et croissants des produits agricoles de base qui ont le plus contribués à maintenir la demande. L'indice mondial des prix alimentaires publié chaque mois par la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture) en est la preuve. Celui-ci a montré que les prix des denrées alimentaires en 2021 étaient en moyenne 28 % plus élevés qu'en 2020 et qu'ils étaient à leur plus haut niveau depuis 2011. La plupart des secteurs agricoles se sont partagés ces prix élevés, chacun des indices des composants étant à son plus haut niveau depuis au moins cinq ans et l'indice des huiles végétales à un niveau record. Cependant, les revenus agricoles ont également été affectés par l'augmentation rapide du coût des intrants, en particulier celui des carburants et des engrais.

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