Les représentants de l’Union nationale des producteurs de pommes de terre et ceux de la société Météoprotect étaient réunis jeudi 11 mai 2017 pour présenter une offre de couverture paramétrique – ou assurance indicielle – à destination des producteurs de pommes de terre adhérents.
A l’inverse de l’assurance multirisque qui se déclenche, sous certaines conditions, à la survenance d’un sinistre sur l’exploitation, l’assurance indicielle se base sur des indices comme le rendement, le prix, le niveau de précipitations, la température ou tout autre indice météo. Avec ce type d’assurance, pas besoin de sinistre pour voir se déclencher l’indemnisation. Cette dernière est faite dès lors que les indices qui ont été définis au départ dans le contrat ont été atteints.
« C’est la première fois qu’un syndicat professionnel propose ce type de service à ses adhérents, explique Arnaud Delacour, président de l’UNPT. L'assurance récolte ne présente pas d'intérêt pour les producteurs de pommes de terre. Car lorsque la récolte est mauvaise, les prix sont bons, et inversement. En revanche, nous ne disposions pas d’assurance pour nous prémunir d’un risque d’effondrement des prix. »
« Consommation, fécule ou industrie : le marché de la pomme de terre est divers. Et les planteurs ont des contraintes parfois différentes. Certains préfèreront se couvrir contre la sécheresse, d'autres contre le gel, d'autres contre la baisse du chiffre d'affaires. L'offre assurance indicielle ne doit pas venir en concurrence avec les assureurs habituels. C’est un complément adapté spécifiquement aux besoins de la filière. » Ainsi, l'offre ne couvrira pas le gel car cet aléa a déjà son assurance dédiée.
En pommes de terre, une hausse de la production de 1 % entraîne une baisse des prix de 7 % !
« En 2012, il était impossible d'entrer dans les parcelles pour récolter. En 2014, la surproduction a entraîné un effondrement des prix. En 2016, nous avons subi des conditions trop humides en début de cycle, et des conditions trop sèches en fin de cycle, avec pour conséquence une explosion des coûts de protection fongicide », se remémorent les représentants de l’UNPT pour justifier l’intérêt d’une telle offre d’assurance.
« Concrètement, les agriculteurs peuvent assurer différents risques selon le cycle de production, poursuit Gabriel Bross, président de Météoprotect. Un producteur peut acheter une assurance pour un risque qui pourrait se matérialiser 15 jours plus tard. »
Sur une plateforme web intégrée au site de l’UNPT, l'agriculteur peut souscrire à une offre d’assurance indicielle en quatre clics. « Il remplit son débouché, le risque qu'il souhaite assurer, il choisit une couverture proposée, ainsi que la station météo de référence la plus proche de chez lui. » L’interface calcule alors directement une prime d'assurance que l’agriculteur peut accepter pour être recontacté.