Certis Belchim : l’antimildiou Areli disponible en 2025
À Framerville-Rainecourt (Somme), Certis Belchim a réuni à plusieurs reprises courant juillet les acteurs de la filière pour faire découvrir ses nouveautés en matière de pommes de terre.
La firme a attiré l’attention sur l’arrivée de nouvelles souches de mildiou, notamment EU_43_A1 sur laquelle de nombreux tests en laboratoire ont été effectués. Des manipulations post-inoculation montrent une baisse d’efficacité des produits à base d’amides d’acides carboxyliques (CAA) sur cette souche lorsqu’ils sont utilisés seuls. Dans cette optique, Certis Belchim recommande d’associer les CAA.
Pour la saison 2025, la structure préconisera son produit Areli, homologué à 1 l/ha. À cette dose, 80 g/l de cyazofamide seront apportés (matière active identique au Ranman Top 0,5 l) ainsi que 150 g/l de valifénalate, substance propre à la société. Lors de la visite, la formulation du produit a été mise en avant par fluorescence. Elle démontre une excellente qualité de pulvérisation avec un taux de recouvrement élevé (y compris sur les jeunes pousses) comparé à d’autres produits concurrents.
Concernant les maladies du sol, Certis Belchim est en mesure de proposer une biosolution dénommée Trisoil, dont Agrauxine lui a confié la distribution depuis septembre 2023. Son application en raie de plantation à 2,5 l/ha a pour but de limiter les champignons du sol. Ce Trichoderma Atroviride strain souche I-1237 rentre en compétition avec les champignons du sol (rhizoctone brun/dartrose) même à des températures basses (5 °C).
En complément de l’axe maladie, un focus très pédagogique a mis en évidence des solutions herbicides de prélevée intéressantes sur les pommes de terre. Outre Roxy 800, Proman et Chandor, Certis Belchim complète sa gamme avec l’arrivée de Bokator (600 g/l d’aclonifène et 30 g/l de diflufenican) en 2025, homologué en un passage à 1,9 l/ha. Ce nouvel herbicide renforce la lutte contre les morelles, les chénopodes et les renouées. « Pour garantir la sélectivité et respecter la réglementation, il est à positionner sur butte définitive au plus tard 7 à 10 jours avant la levée des pommes de terre », précise la firme. Enfin, Bokator, tout comme Chandor, ne seront pas mélangeables à Proman. Ce dernier, un herbicide à large spectre, offre une performance non négligeable sur des adventices (matricaires, renouées liseron, morelles, ray-grass, etc.) qui pourraient s’intensifier en cas de retrait de la métribuzine ou encore du flufénacet. « Proman compte de nombreux atouts et offre une flexibilité de position, avec une application possible jusqu’au stade cracking », appuie la firme.
Gowan : essai du GWN10616 en préventif
Gowan a mis en avant début juillet et durant quatre jours l’intérêt du Reboot (cymoxanil + zoxamide) en partenariat avec un autre fongicide sur la plate-forme d’Auchy-les-Mines (62). Sur mildiou déclaré, l’association avec du Sporax offre une performance similaire au programme de référence Proxanil + Ranman Top. « Grâce à la zoxamide, le rôle de Reboot est capital dans la gestion des résistances (Frac B) », pointe la firme.
Au travers des essais, Gowan a évoqué son projet GWN10616, qui affiche une belle performance dans la lutte préventive face au mildiou. « Jusqu’à présent, la zoxamide était présente principalement dans les stratégies curatives, elle pourrait voir le jour dans les stratégies préventives », annonce-t-elle. Cette solution pourrait donc compléter la gamme Gowan dans les programmes antimildiou préventifs.
De Sangosse : mise en avant de Pygmalion
À Auchy-les-Mines (Pas-de-Calais) le 12 juillet, De Sangosse a vanté, devant plus de 60 visiteurs, les points forts de Pygmalion, antimildiou de biocontrôle disponible sur le marché depuis 2022. Bien connu pour contribuer à la baisse de l’IFT (indicateur de fréquence de traitements phytosanitaires) dans des stratégies préventives, il est également testé depuis deux ans en situation de mildiou déclaré. Sur la plate-forme, il était associé à Infinito ou Ranman Top, ou complétait, dans un programme curatif, Proxanil & Ranman Top et Sporax & Ranman Top.
« En complément du programme curatif, Pygmalion renforce l’efficacité. De même, avec le bon choix des partenaires sur l’ensemble du programme, il pourrait venir en substitution du cymoxanil sur le premier ou deuxième traitement », indique la société.
Par ailleurs, De Sangosse anticipe le possible développement de la souche EU_43_ A1 (déjà identifiée en 2023 en France). Outre ses programmes de biosolutions avec Pygmalion et l’adjuvant thixotrope LE 846 afin de baisser les quantités de fongicides, l’entreprise a travaillé sur un programme antimildiou limitant l’usage des CAA tout en renforçant son efficacité. « L’association Pygmalion et Infinito a notamment été utilisée avec succès pour encadrer les usages de Zorvec en croissance active, indique De Sangosse. Dans un contexte de disparition récente de fongicide mildiou et de risques de résistance (souches EU_43 et EU_37), Pygmalion contribue à la performance technique et à la durabilité des programmes antimildiou », appuie-t-elle. La société rappelle, de plus, concernant l’adjuvant LE 846, que la qualité de pulvérisation est un facteur clé dans la réussite de la stratégie antimildiou.
Syngenta : arrivée prochaine du métalaxyl-M
Sur la plate-forme d’Auchy-les-Mines (62), les applications en pousse active ont commencé début juillet pour Syngenta. Très rapidement, dans le screening mono-produit, une dérive des produits solo a été observée, notamment Rêvus qui habituellement se place dans les hautes références de la lutte contre le mildiou. « Ce constat laisse à penser à une suspicion de souches résistantes aux CAA dans cet essai, analyse la firme. À ce titre, des prélèvements de souches ont été réalisés pour les identifier. Cependant, nous avons observé dans ce contexte un bon comportement de Rêvus associé à un produit de contact élaboré », indique-t-elle. Syngenta conseille, à ce jour, de bannir l’application successive de Rêvus seul pour éviter l’arrivée de souches résistantes, d’associer les matières actives solo comme Rêvus et d’alterner les modes d’action.
Dans ce même essai, la firme a travaillé le métalaxyl-M. Conjuguer à différents fongicides, cette matière active offre selon elle une très bonne efficacité. « L’arrivée du métalaxyl-M, prévue l’année prochaine, aura donc toute sa place pour diversifier les modes d’action et éviter l’apparition de souches résistantes aux CAA », annonce-t-elle.
Inoxatech : plates-formes inter-coopératives
Inoxatech, partie technique et agronomique des 23 structures adhérentes à la centrale d’achats Inoxa, réalise chaque année un plan d’expérimentations. C’est dans ce cadre que des réflexions autour de la pomme de terre sont menées.
Le 25 juillet, une quinzaine de responsables techniques étaient venus échanger sur la plate-forme d’Auchy-les-Mines (62) autour des premiers résultats, base de réflexion pour mieux appréhender les programmes de lutte contre le mildiou.
Plusieurs thématiques ont été étudiées. Des essais ont été menés au stade émergence et croissance active pour identifier les meilleures solutions lors de ces phases de croissance. Un essai spécifique autour de Rêvus a été mis en place pour mieux prévenir des résistances.
L’ensemble des solutions associées permettraient de maintenir une meilleure efficacité que Rêvus seul, dans le contexte 2024 de cette plate-forme.
Enfin, pour bien gérer la maladie, un essai en mildiou déclaré est également entrepris. Des tendances similaires aux autres plates-formes en ressortent. À savoir que la lutte curative nécessite du propamocarbe + sporicide + cymoxanil.
Dans cet essai, une efficacité modérée du cymoxanil est notée et Pygmalion semble faire une performance au moins similaire à ce dernier. L’étude sera poursuivie afin de consolider ces informations dans le temps.
Enfin, pour répondre aux quelques producteurs amenés à diminuer leur IFT dans le cadre de cahiers des charges, Inoxatech travaille des programmes bas intrants sur des variétés plus tolérantes. Les premiers résultats montrent des pistes possibles, mais Inoxatech conseille de ne pas diminuer à outrance les doses (malgré des associations) et d’utiliser des produits homologués, évidemment.