Depuis août 2020, l’utilisation du chlorprophame (CIPC) pour le contrôle de la germination des pommes de terre est interdite en France. La contamination croisée étant inévitable sur les nouvelles récoltes stockées dans les bâtiments précédemment traités avec du CIPC, la Commission européenne avait fixé une limite maximale de résidus temporaire (LMR-t) à 0,4 mg/kg de tubercules depuis septembre 2021, puis à 0,35 mg/kg depuis septembre 2023.
La baisse régulière des niveaux de contaminations en CIPC observées sur les dernières récoltes conduit à un prochain abaissement de la LMR-t à 0,20 mg/kg à partir du 6 janvier 2026.
Moins de 3 % des échantillons de la récolte 2023 analysés présentaient une teneur en CIPC supérieure à cette nouvelle LMR-t.
Des recommandations de nettoyage efficace
Pour éviter ces dépassements, il est possible de compléter le nettoyage des bâtiments, notamment au niveau du couloir technique et des zones de ventilation (ventilateur, caillebotis…) où la concentration en résidus est plus particulièrement importante.
Il est recommandé en premier lieu d’effectuer un nettoyage à sec (sol, gaines, parois, caisses…), idéalement par aspiration notamment à l’intérieur du bâtiment. Ce nettoyage sera complété par un nettoyage à haute pression. L’utilisation d’un additif, détergent ou autre n’a pas montré une élimination supplémentaire des résidus de CIPC.

La molécule a pu s’imprégner facilement dans les matériaux poreux notamment le bois, les bâtiments stockant en palox ont donc tendance à être plus contaminés (42 % des échantillons stockés en palox présentent une teneur en CIPC quantifiée vs 26 % en stockage vrac – données UE, récolte 23).
Les expérimentations conduites par Arvalis ont montré que le CIPC est principalement concentré dans les premiers millimètres de l’épaisseur du bois des palox. Ces résidus peuvent être réduit si les palox sont exposés à l’air libre, sous l’action des différents facteurs climatiques (figure ci-dessous).

Auteurs : Morgane Flesch, Katell Crepon (Arvalis)