Face à la concurrence russe, le blé américain retombe

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n prévoit de belles pluies dans les jours à venir dans le sud de la région des Plaines » où est cultivée la récolte de blé d'hiver, indique Dax  Wedemeyer de la maison de courtage US Commodities. De quoi préparer un terrain propice à l'approche de la saison des semis et laisser entrevoir une récolte importante. Or, dans le même temps, le blé américain peine à faire face à la concurrence de la Russie, premier exportateur mondial de la céréale. La sécheresse ayant altéré une partie de la production, des rumeurs évoquant de possibles restrictions par Moscou des exportations de blé avaient fait grimper les cours la semaine dernière. Mais le ministre russe de l'agriculture a, en début de semaine, affirmé qu'une telle décision n'était pas sur la table. Et un négociant russe a une nouvelle fois emporté cette semaine un appel d'offre lancé par l'Égypte, signe que le pays est toujours très compétitif sur le marché mondial. « À court terme, c'est forcément de mauvais augure pour les exportations de blé américain », remarque Dax Wedemeyer.

Les cours du maïs de leur côté sont tiraillés entre une forte demande pour la céréale, aussi bien aux États-Unis qu'à l'étranger, et la perspective d'une récolte abondante, avec des rendements record dans plusieurs zones du pays. Reste que le rapport entre les réserves de maïs et la demande « est au plus bas depuis 1973-1974 », indique Dewey Strickler de Ag Watch Market Advisors. « Il ne faudrait pas qu'il y ait de gros problèmes de production en Amérique du Sud ou dans le MidWest en 2019 », remarque-t-il.

Du côté du soja, « il est difficile de trouver des nouvelles justifiant une hausse des cours, alors que la récolte s'annonce record » aux États-Unis, souligne le spécialiste. Les pluies tombées en août et début septembre dans le centre des États-Unis ont apporté un coup de fouet à une production s'annonçant déjà florissante. L'épidémie de peste porcine africaine qui frappe la Chine pèse également sur les cours «dans la mesure où elle pourrait conduire à l'abattage de 10 % des porcs dans le pays, ce qui diminuerait d'autant la demande en alimentation porcine », ajoute Dewey. Strickler. Les acteurs du marché continuent par ailleurs à surveiller de près les discussions commerciales entre Washington et Pékin. Donald Trump a jeté de l'huile sur le feu vendredi en envisageant de taxer toutes les importations chinoises. Mais son administration semble vouloir laisser une chance au dialogue. « Il est évoqué l'idée que les Chinois s'apprêtent à revenir à la table des négociations dans la mesure où les États-Unis ont conclu un accord avec le Mexique et continuent à discuter avec le Canada », relève Dewey Strickler.

Au cours des prochaines séances les investisseurs scruteront la diffusion mercredi du rapport mensuel des autorités américaines sur l'offre et la demande mondiale de produits agricoles dans le monde (Wasde) ainsi que la météo en Amérique du Sud à l'approche de la prochaine saison des semis. Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en décembre, contrat le plus échangé, a terminé vendredi à 3,6700 dollars contre 3,6500 dollars vendredi dernier à la clôture (+ 0,5 %). Le boisseau de blé pour décembre a fini à 5,1125 dollars contre 5,4550 dollars il y a une semaine (- 6,3 %). Le boisseau de soja pour novembre, également le plus échangé, a clôturé à 8,4400 dollars contre 8,4350 dollars une semaine auparavant à la fermeture (+ 0,1 %).