Dans un sondage paru sur Terre-net entre le 11 et le 19 février, quasiment trois quarts des répondants indiquent être couverts à plus de 75 % en engrais azotés pour cette campagne, tandis que 10 % ne sont pas couverts du tout. Des résultats très proches de ceux enregistrés il y a trois ans à la même période.
« Par rapport aux engagements et à l’avancement des commandes, même si le prix des engrais restait assez élevé sur l’automne et ces dernières semaines, je vois globalement des gens qui sont plutôt bien engagés et je pense qu’il n’y aura pas trop de mauvaises surprises », commentait Benoît Piétrement, président du conseil spécialisé « grandes cultures » de FranceAgrimer mais aussi président de coopérative dans la Marne, lors d’un point presse organisé le 12 février.
« La pression sur les coûts de production agricole s’intensifie » et « sans signe de détente immédiate sur les marchés de l’énergie et des matières premières, les prix des engrais pourraient poursuivre leur ascension », alerte de son côté l’analyste Nicolas Pinchon.
De fait, les cours des engrais azotés s’envolent depuis le début de l’année en raison d’une offre réduite et d’une demande soutenue.
Avec une hausse de 22 €/t sur une semaine, l’ammonitrate 27 % poursuit ainsi « son ascension vertigineuse » et atteint des niveaux records depuis mars 2023. Une flambée liée à la persistance des prix élevés du gaz naturel européen.
« Pression haussière » aussi pour l’urée (à 467 €/t départ port) et pour la solution azotée (à 330 €/t départ Rouen). Pour cette dernière, Nicolas Pinchon pointe des inquiétudes « quant à la disponibilité des volumes pour les prochaines semaines, à mesure que la demande reste forte et que les producteurs peinent à sécuriser leurs approvisionnements ».
La hausse des prix affecte aussi les engrais phosphatés : le DAP a flambé de 15 €/t en une semaine (à 455 €/t départ usine) car les disponibilités se réduisent, ce qui « pourrait compliquer les arbitrages des agriculteurs pour les apports de fond ».
