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Près de 10 % des agriculteurs ne sont pas couverts en engrais azotés

9,7 % des agriculteurs indiquent à ce jour ne pas être couverts du tout pour leurs besoins en engrais azotés minéraux de cette campagne 2021/2022. (©Terre-net Média)
9,7 % des agriculteurs indiquent à ce jour ne pas être couverts du tout pour leurs besoins en engrais azotés minéraux de cette campagne 2021/2022. (©Terre-net Média)

Actuellement, quel est le taux de couverture de vos besoins en engrais azotés minéraux ? Telle est la question que nous avons posé aux lecteurs de Terre-net lors d'un sondage réalisé entre le 15 et le 22 février 2022. 

Quel est votre taux de couverture ? 

Parmi les 2 117 votants, 9,7 % ne sont, à ce jour, pas couverts du tout et 7,6 % à moins de 50 % pour cette campagne 2021/2022. En parallèle, 73,7 % indiquent être couverts à plus de 75 %. 

Dans une vidéo publiée sur sa chaîne Youtube Marc vers l'agriculture de conservation, l'agriculteur normand nous présente le déroulement de ses premiers apports d'azote sur colza et blé réalisés à la reprise de végétation avec du 22 14 00 (23), mi-février. S'il est couvert à 100 %, il partage l'inquiétude de tous les producteurs, avec l'explosion des prix des engrais notamment  :

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Rappels des fondamentaux

Dans ce contexte tendu, la chambre d'agriculture des Hauts-de-France a rappelé quelques fondamentaux lors de son webinaire "Comment optimiser la fertilisation azotée" organisé le 22 février 2022 :

  • « bien déterminer la dose prévisionnelle » ;
  • « faire coïncider besoins et fournitures : fractionnement, stade, météo » ; 
  • « limiter les pertes possibles par volatilisation, organisation microbienne... ». 

Et pour ceux qui le peuvent, « bien valoriser les apports organiques », qui représentent « des sources d'azote non négligeables ». En fonction des cultures et du type d'engrais, des essais des chambres d'agriculture du Nord et du Pas-de-Calais montrent la bonne productivité d'une conduite organique (complétée par du minéral si besoin), en référence à une fertilisation 100 % minérale (voir graphique ci-dessous). Attention toutefois à « bien adapter ses pratiques culturales et estimer l'effet fertilisant à court terme... ».

Productivité d'une conduite organique (complétée par du minéral si besoin), en référence à une fertilisation 100 % minérale
Productivité d'une conduite organique (complétée par du minéral si besoin), en référence à une fertilisation 100 % minérale. (©Essais chambres d'agriculture 59-62)

À noter aussi : l'apport des outils de pilotage de la fertilisation azotée en cours de végétation. « Le calcul de la dose X à apporter avec la méthode du bilan en sortie d'hiver comprend une part d'incertitudes », pour Julien Gaillard, ingénieur-conseil de la CA des Hauts-de-France. « En effet, selon une synthèse nationale Arvalis de 206 essais (1994-2000), cette dose X correspond à l'optimum technique dans 38 % des cas. Elle est inférieure à cet optimum dans 40 % des cas et supérieure dans 22 %. » 

« De nombreux outils existent sur le marché pour ajuster alors cette dose à apporter, en fonction de l'état de nutrition azotée des cultures, via la mesure de la teneur en chlorophylle par transmittance (N-Tester, Farmstar, Mes Satimages...) ou de la teneur en NO3 du jus de bas de tige (Jubil)... [...] Ils permettent de se rapprocher d'un optimum technique (rendement et protéines), mais attention celui-ci ne correspond pas forcément à l'optimum économique ». Autre levier : la modulation intra-parcellaire. Elle permet de « prendre en compte la variabilité de la végétation (biomasse et azote absorbé) pour mieux répartir l'azote. Des essais Arvalis estiment un gain de 0 à 3 q/ha en blé selon l'hétérogénéité de la parcelle ».

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