8 agriculteurs sur 10 ont bouclé leur assolement avant la dérogation

Semis de printemps
Et vous ? Comptez-vous modifier votre assolement pour la campagne 2023/24 ? (©Stéphane Leitenberger/Adobe Stock)

Pour rappel, la satisfaction de l’exigence dite des BCAE 8 évolue cette campagne : « les agriculteurs pourront toucher les aides s’ils atteignent au moins 4 % de leur surface en additionnant non seulement les éventuelles jachères et surfaces non productives mais aussi les cultures intermédiaires ou fixatrices d’azote (lentilles, pois…), à condition de les cultiver sans usage de produits phytosanitaires », précise le Journal officiel de l’UE

Nous avons donc posé la question aux lecteurs de Terre-net et de Web-agri : comptez-vous modifier votre assolement pour la campagne 2023/24 ?

La réponse est globalement similaire des deux côtés : 23 % des lecteurs de Terre-net indiquent qu’ils vont effectivement ajuster les surfaces dédiées aux cultures de printemps, ils sont 20 % parmi les lecteurs de Web-agri. Pour tous les autres, l’assolement a déjà été bouclé avant l’adoption de la dérogation partielle sur l’obligation de jachères.

Retrouvez le détail des réponses :

« Cette dérogation partielle est une avancée, mais il reste le calcul des IAE topographiques, qui est très compliqué. On doit le faire dès maintenant, alors que le système Télépac n’est pas encore ouvert. Mais si on s’en préoccupe au moment de la télédéclaration, ce sera trop tard pour agir », indique Didier Renard, expert du service agronomie de la coopérative Natup.

En fonction des secteurs et des possibilités de cultures remplaçantes, les situations varient. Pour Damien Derelle, responsable du service agronomique de Seine-Yonne, union des coopératives 110 Bourgogne et Ynovéa, « il est compliqué de répondre aujourd’hui. Les conditions météo n’ont pas été favorables jusque-là aux semis d’orge de printemps. On a encore jusqu’au 15 mars, mais pour le moment, les parcelles sont difficilement praticables ».

« Les semis de céréales d’hiver ont déjà été compliqués. De plus, les agriculteurs ont été échaudés l’an dernier, avec des résultats décevants en orge de printemps. On a aussi des agriculteurs qui préfèrent laisser certaines parcelles en jachère, tellement ils ne peuvent plus faire face aux charges. La flambée des intrants et les déconvenues au niveau des rendements dues en outre à la sécheresse en fin de cycle ont entraîné des fortes difficultés… ». En cultures remplaçantes, le responsable pense plutôt au maïs ou au tournesol dans le secteur.

« Reste à voir ce que la météo permettra de faire »

Pour les adhérents de Natup, installés dans un rayon allant de Amiens à Chartres, et du Havre aux portes de Paris, les réponses sont également différentes en fonction de la typologie de leur exploitation, explique Didier Renard. « Il y aura peu de changement pour les fermes céréalières du sud de l’Eure, de l’Eure-et-Loir, de l’Oise et du Val d’Oise si les jachères sont déjà en place. »

« Pour les systèmes en cultures industrielles de Seine-Maritime ou de l’Oise, il peut être intéressant économiquement de retourner les jachères pour implanter des betteraves sucrières, du lin ou des pommes de terre. En ce qui concernent les exploitations de polyculture-élevage, beaucoup se tourneront plutôt vers du maïs ».

Didier Renard souligne toutefois une grosse inquiétude quant à la disponibilité des plants de pommes de terre certifiés. « Dans les intentions de plantations, on est sur une tendance à + 10-15 % par rapport à l’an dernier, mais face au manque de plants, on sera plutôt sur une augmentation entre 0 et 2 %… Des solutions vont être trouvées, sinon il aurait manqué 5 à 10 % de plants », complète Jean-Baptiste Journel, référent agronomique grandes cultures chez Unéal.

Pour la coopérative basée dans le Nord, le Pas-de-Calais et la Somme, « environ un tiers voire la moitié des adhérents n’avaient pas besoin de jachère dans le cadre de la Pac », explique-t-il. L’expert note toutefois plusieurs annulations de commandes de jachères fleuries, qui seront remplacées par de l’orge de printemps, du maïs ou des betteraves sucrières ». « Reste à voir ce que la météo permettra de faire, on a encore beaucoup de parcelles inondées… »

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