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Quelles perspectives pour le soja en Grand Est ?

Le projet Arpeege travaille à l’amélioration de l’autonomie protéique régionale grâce à la promotion des collaborations éleveurs-céréaliers et à l’étude de faisabilité d’une filière soja (©Laurent Jung/Terres Inovia)
Le projet Arpeege travaille à l’amélioration de l’autonomie protéique régionale grâce à la promotion des collaborations éleveurs-céréaliers et à l’étude de faisabilité d’une filière soja (©Laurent Jung/Terres Inovia)

L’élévation des températures moyennes rend possible la culture du soja (000) quasiment sur l’ensemble du territoire du Grand Est à l’exception du nord des Ardennes, du plateau de Langres et des parcelles les plus froides en altitude. Toutefois, le soja n’est pas adapté à tous les types de sol et a des besoins en eau importants en juillet et août.

Le soja trouvera sa place dans les secteurs les plus arrosés, dans des sols profonds qui ont de bonnes réserves en eau ou alors dans des parcelles qui peuvent être irriguées. Le soja n’est pas adapté aux sols de craie de Champagne qui ne sont pas favorables à la fixation symbiotique de l’azote de l’air et donc à l’expression d’un potentiel de rendement. Plus généralement, nous recommandons d’implanter du soja dans les parcelles avec une teneur en calcaire actif inférieure à 10 % et peu chargées en cailloux.

Cibler les territoires favorables pour développer le soja

Le déploiement des surfaces en soja doit s’opérer, de façon privilégiée, dans les parcelles qui ont un potentiel de production suffisant pour assurer la rentabilité et la compétitivité de la culture. Ce potentiel varie selon le contexte pédoclimatique. La ressource en eau explique en grande partie la variabilité des rendements.

Rendements soja selon les territoires
(©PEI Arpeege - BDD soja et expertise des membres du Comité Scientifique et Technique)
 

Les Ardennes, un nouveau bassin de production ?

L’étude réalisée dans le projet Arpeege sur l’identification des territoires favorables à la production de soja s’est, dans un premier temps, concentrée sur la production « en sec » en Champagne-Ardenne et en Lorraine, où il y a peu d’exploitations équipées de systèmes d’irrigation. Les travaux de modélisation mettent en évidence le potentiel de production des Crêtes pré-ardennaises avec près de 60 000 hectares de grandes cultures favorables au soja dans la rotation à l’échelle du département ardennais. L’Argonne et le Bassigny sont également identifiés comme des petites régions agricoles favorables. D’autres secteurs sont également possibles : le Tardenois, la Brie Champenoise, la Vallée de la Marne, la Champagne humide marnaise, le Plateau lorrain sud vosgien, les zones de vallées et certains sols profonds de Lorraine.

Rappelons ici que cette approche cartographique à l’échelle des territoires ne reflète pas forcément une vérité à l’échelle d’une exploitation ou d’une parcelle. Dis autrement, il existe des parcelles favorables au soja dans une zone considérée comme défavorable et vice versa.

Faisabilité du soja conduit en sec en Champagne-Ardenne et en Lorraine
Faisabilité du soja conduit en sec en Champagne-Ardenne et en Lorraine (©PEI Arpeege - Février 2021)

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