D'un côté, les cours se sont trouvés « sous la pression d'un temps humide dans les Grandes Plaines (américaines) et de chiffres à nouveau défavorables sur le soja sud-américain », ont résumé dans une note les experts de la maison de courtage Allendale.
Sur le premier plan, c'est le marché du blé qui est le plus influencé par la météo américaine, puisque les agriculteurs attendent avec impatience des pluies de nature à profiter aux cultures après une période sèche. Or, même si le temps devrait rester sec dans l'immédiat, les prévisions annoncent à partir de vendredi des pluies conséquentes dans les grandes régions productrices, ce qui pèse sur les cours en précisant la perspective d'une offre élevée aux Etats-Unis.
En ce qui concerne le soja, le cabinet brésilien AgroConsult a relevé ses prévisions sur la production de son pays, alors que les marchés s'inquiètent déjà de la perspective de récoltes sans précédent. Malgré ces facteurs défavorables, les cours du soja se sont redressés en cours de séance, ralentissant par ricochet le déclin des autres marchés agricoles. Le marché de l'oléagineux « a été entraîné par les cours de l'huile de soja face à de nouveaux développements en ce qui concerne les carburants renouvelables », a souligné Mike Zuzolo, de Global Commodities Analytics & Consulting.
Plusieurs observateurs ont fait état de l'expiration mercredi d'un moratoire, imposé par le gouvernement du président Donald Trump lors de son arrivée à la Maison blanche, sur les quotas annuels de biocarburants décidés à l'automne 2016 juste avant son élection. Cette expiration serait de bon augure pour la demande, certains biocarburants étant notamment produits à partir d'huile de soja.
Enfin, « le dollar est manifestement un élément de soutien en s'affaiblissant au plus bas depuis plusieurs mois », a conclu Mike Zuzolo. « Les marchés agricoles américains profitent de tarifs plus concurrentiels grâce à l'évolution de la devise. » Le billet vert perdait encore du terrain mardi, notamment face à un renforcement de l'euro sur fond d'éléments jugés rassurants par les cambistes quant à la situation politique en Europe.
Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en mai, le contrat le plus actif, a fini à 3,6125 dollars, contre 3,6350 dollars en fin de séance précédente. Le boisseau de blé pour mai, lui aussi le plus actif, valait 4,2650 dollars, contre 4,3025 dollars auparavant. Le boisseau de soja pour mai, là encore le plus échangé, coûtait 10,0150 dollars, contre 9,9950 dollars précédemment.