« Les prévisions nous annoncent un temps plus frais, avec de bonnes chances de pluie, et cela arrive à un moment clé pour le développement du soja », a déclaré Dax Wedemeyer, chez US Commodities. Du coup, les cours du soja, qui avaient connu un trou d'air la semaine dernière avant de finir en hausse, repartaient à la baisse. En effet, le temps favorable laisse attendre de bons rendements, tandis que du côté de la demande, les exportations sont solides mais sans éclat par rapport au niveau de l'offre. « Les ventes positives que l'on voit pour la dernière récolte sont positives mais ne dissimulent pas le fait qu'on est un peu en retard » par rapport aux objectifs fixés par le ministère de l'Agriculture (USA), expliquaient les analystes de la maison de courtage Allendale.
Les cours du maïs, moins sensibles à la météo car les épis sont déjà bien développés, suivaient de loin la tendance du soja, a déclaré M. Wedemeyer pour expliquer leur baisse. Il a également avancé des facteurs plus techniques, estimant que de la même façon que des fonds avaient trouvé avantageux de faire monter les cours vendredi, au dernier jour du mois, ils devaient juger prometteur de vendre pour débuter août.
Quant au blé, proche de ses niveaux les plus bas depuis dix ans, il est resté presque stable lundi. « On voit que les moissons dans le reste du monde vont être moins importantes » que ce qui avait été prévu, ce qui est favorable pour les agriculteurs américains, a expliqué M. Wedemeyer. Chez Price Futures Group, Jack Scoville a évoqué en particulier la chute de rendement et surtout de qualité dans les champs français détrempés par la pluie au printemps. Toutefois les cours de cette céréale restaient sous la menace que des champs américains puissent contenir des semences génétiquement modifiées, interdites à la culture et à la vente (mais autorisées dans un contexte de recherche), ce qui pourrait éventuellement conduire à des annulations de contrats. « L'USDA a confirmé la découverte de 22 plants de blé génétiquement modifié non autorisé dans l'Etat de Washington, pour la troisième fois en trois ans », ont rapporté les analystes d'Allendale. « Pour le moment aucun acheteur n'a interdit notre production, mais la Corée du Sud a renforcé ses inspections », ont-ils précisé. Plus de 40 % de la production américaine de blé est exportée, si bien que les investisseurs sont très sensibles à toute menace sur les exportations.
Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en décembre, le contrat le plus échangé, a fini la séance lundi à 3,3425 dollars contre 3,4275 vendredi. Le boisseau de blé pour septembre, lui aussi le plus actif, valait 4,0600 dollars, contre 4,0775 dollars à la veille du week-end. Le boisseau de soja pour novembre, là encore le plus échangé, coûtait 9,6150 dollars contre 10,0300 dollars précédemment.