L'Egypte, marché crucial pour les pays exportateurs de blé, a décidé d'imposer un taux d'ergot - une maladie du blé - de 0 % pour les chargements qui lui parviennent. « Ils ont annoncé qu'ils revenaient à leur norme précédente », abandonnée début août, « et qu'ils ne toléreraient aucune trace du champignon, appelé ergot, alors que la norme internationale est de 0,05 % », a expliqué Rich Nelson de la maison de courtage Allendale. Alors que l'on craint une surabondance de l'offre, cela a fortement pesé sur les cours, puisque du blé initialement destiné à l'Egypte « va affluer vers d'autres marchés », a décrypté Rich Nelson.
Début 2016, une décision similaire avait déjà semé le trouble sur le marché, plusieurs cargos étrangers, dont un français, ayant été refusés pour dépassement du taux autorisé. « Un dollar fort » était également responsable de la chute des cours, selon les analystes de Commerzbank, car il rend les céréales américaines plus chères pour les acheteurs utilisant d'autres devises et donc moins compétitives à l'export. Le dollar s'est stabilisé lundi après sa forte hausse de la fin de semaine précédente dans la foulée des déclarations de responsables de la Réserve fédérale (Fed) renforçant la probabilité d'une hausse des taux d'ici la fin de l'année.
Concernant le maïs et le soja, leurs cours se sont effrités, au moment où « les investisseurs comprennent qu'il n'y a plus de risques météorologiques » pour la moisson de cette année, a jugé Rich Nelson. Pour le soja, la baisse a été limitée par l'annonce d'une importante vente à l'export dans la nuit de dimanche à lundi par un acheteur inconnu, a ajouté le courtier d'Allendale. Enfin, pour le maïs et l'oléagineux, le marché reste dominé par les interprétations divergentes des prévisions de récoltes que ce soit celles du ministère américain de l'Agriculture (USDA) ou celles de l'organisation privée de ProFramer. « Tout ce que l'on sait c'est que l'on va avoir une récolte record, la question est de savoir à quel point », a résumé Rich Nelson.
Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en décembre, le contrat le plus échangé, s'échangeait lundi à 3,2075 dollars contre 3,2500 dollars vendredi. Le boisseau de blé pour décembre, lui aussi le plus actif, valait 3,9700 dollars, contre 4,0750 dollars auparavant. Le boisseau de soja pour novembre, là encore le plus échangé, coûtait 9,6425 dollars contre 9,6725 dollars précédemment.