Le début du semis du colza est à raisonner en fonction de plusieurs éléments, tous déterminants pour la réussite de la levée (vitesse de levée, structure de peuplement et qualité de croissance racinaire précoce conditionnent la réussite de la croissance automnale). Terres Inovia rappelle qu'il faut être prêt à intervenir avant la réhumectation du sol, lorsqu’une pluie significative est annoncée. Prenez en considération le contexte climatique autant que la date de semis dans des sols séchants. Dans ce type de milieu, le semis est même souhaitable avant une phase de réhumectation (5 à 10 mm).
Les critères de réussite du semis
- La préparation du sol : autant que possible, en particulier en situations argileuses, le sol doit être prêt tôt afin de faciliter la réhumectation et le rappuyage du sol, de limiter l’évaporation et de pouvoir débuter le chantier de semis quand on le souhaite.
- Le type de sol : en situation argileuse ou argilo-calcaire, le semis doit être précoce, et avant une période de fréquence de pluie favorable si possible. En sols limoneux et sableux, le semis peut être légèrement plus tardif car souvent le sol est moins asséché.
- La météorologie automnale : dans les régions de l’Est ou du Nord-Est, les températures et le rayonnement sont généralement plus faibles à partir de fin septembre. Recherchez une levée précoce et rapide pour obtenir le stade optimal avant l’arrivée de séquences climatiques moins favorables.
- Le risque bioagresseurs élevé : les plantes acceptent mieux la présence d’insectes d’automne et sont plus concurrentielles des adventices lorsqu’elles sont en phase de croissance dynamique, au-delà du stade 4 feuilles. La date de semis - et donc de levée – doit être décidée en conséquence, en particulier dans les milieux sensibles.
- En situation d’apports organiques, la date de semis est reculée pour limiter les risques d’élongation.
Périodes de semis conseillées selon les régions :
Semez 30 à 60 graines/m²
La densité de semis doit être comprise entre 30 et 60 graines par m², ce qui correspond à des doses de semis de l’ordre de 1,2 à 3 kg/ha. Grâce à ses capacités de ramification, le colza est une culture qui valorise bien les peuplements clairs, de 20 à 30 plantes par m². C’est d’autant plus vrai pour les variétés hybrides et les sols à bon potentiel de rendement. En sol moyen à profond, faire varier l'écartement entre rangs, de 17 à 55 cm, n’a aucun impact sur le rendement. En sol argileux superficiel, les semis à écartement plus étroit (inférieurs à 40 centimètres) sont conseillés pour une meilleure occupation du sol.
Adaptez la densité à l'écartement
Des études récentes menées par Terres Inovia ont montré que, dans les sols à bonne réserve hydrique et azotée, le colza est capable de supporter une large gamme d’écartements entre rangs, jusqu’à 80 cm, sans pénaliser la production. Un peuplement de 15 à 20 pieds /m² est suffisant pour atteindre le potentiel de rendement dans ces milieux.
Attention : dans les sols argilo-calcaires moyens ou superficiels, le potentiel de rendement des colzas à écartement large peut être limité car les carences azotées, relativement fréquentes dans ces milieux, sont défavorables à l’expression maximale des phénomènes compensateurs de la plante. Dans tous les cas, pour éviter les risques de compétition sur la ligne, il faut adapter l’objectif de nombre de plantes à l’écartement choisi.
Semez idéalement entre 2 et 4 cm de profondeur
Avant de prendre une décision concernant la profondeur de semis, il est nécessaire d’observer la profondeur de la zone fraîche. En condition optimale de fraîcheur, semer à 2 cm. En sol sec sur 3-4 cm, semer plus profondément, jusqu’à 4 cm, pour positionner la graine sur la zone fraiche. La graine germera dès que la situation climatique le permettra (1 mm de pluie par centimètre de sol) et la jeune racine pourra croître dans une zone restée fraîche.
En sol sec, sur 5 cm et plus, semer à 2 cm de profondeur pour profiter d'une germination rapide en cas de pluie. Si les précipitations sont trop faibles (inférieures à 10 mm), le risque de dessèchement du grain en cours de germination est possible, la jeune racine ayant des difficultés à se développer dans une zone sèche. C’est la situation la plus délicate. Un semis à 5 centimètres peut favoriser la levée qui sera toutefois retardée par rapport à un semis plus superficiel si la réhumectation est rapide.
Dans tous les cas, ne pas assécher inutilement le sol par des passages répétés (herse, vibroculteur). Rappuyer le sol limite l'évaporation et favorise les remontées capillaires. En conditions difficiles, le semoir de précision est un plus pour la maîtrise de la densité, de la régularité du positionnement de la graine dans le lit de semences et donc pour l'implantation du peuplement.