Zoom sur l'état des résistances aux fongicides sur céréales à paille

Dans une note commune, l'Inra, l'Anses et Arvalis-Institut du végétal font le point sur l'état des résistances aux fongicides utilisés pour lutter contre les maladies des céréales à paille pour la campagne 2019. (©Arvalis-Institut du végétal)
Dans une note commune, l'Inra, l'Anses et Arvalis-Institut du végétal font le point sur l'état des résistances aux fongicides utilisés pour lutter contre les maladies des céréales à paille pour la campagne 2019. (©Arvalis-Institut du végétal)

À

Septoriose sur blé tendre
Dans une note commune, l'Inra, l'Anses et Arvalis-Institut du végétal font le point sur l'état des résistances aux fongicides utilisés pour lutter contre les maladies des céréales à paille pour la campagne 2019. (©Arvalis-Institut du végétal)
l’issue de la campagne 2018, les résistances de l’helminthosporiose de l’orge aux SDHI et de la septoriose aux triazoles gagnent encore du terrain en France. Dans ce contexte, le recours à des fongicides multisites (chlorothalonil, folpel, mancozèbe, soufre) dans les programmes de protection devient stratégique. Ils permettent de maintenir un niveau de protection acceptable tout en ralentissant le développement des résistances. La recommandation de limiter l'utilisation des SDHI à une seule application par saison est maintenue, sur orge comme sur blé.

Helminthosporiose de l’orge : un compromis entre efficacité et sélection de résistance

Du côté des orges, la proportion de souches d’helminthosporiose résistantes aux SDHI est toujours en progression ; elles représentent environ 70 % de la population (contre 60 % l’an dernier). Quant à la résistance aux strobilurines (QoI), elle semble stabilisée à une fréquence de l’ordre de 30 % de souches. L’efficacité des SDHI est sévèrement affectée au point de s’avérer parfois moins élevée que celle apportée par une strobilurine. Il est donc toujours recommandé d’associer les SDHI avec des fongicides efficaces présentant un autre mode d’action. Mais le recours généralisé à des mélanges triples (SDHI + IDM (1) + QoI), s’il renforce significativement l’efficacité sur l’helminthosporiose de l’orge, accentue la sélection de phénotypes multi-résistants aux SDHI et aux QoI. Un tel mélange trois voies doit être limité aux situations où l’helminthosporiose est la plus difficile à contrôler, en particulier sur variétés sensibles.

Septoriose : une efficacité des triazoles dépendantes du profil des souches

Du côté de la septoriose, plus d’une souche sur deux est désormais hautement résistante à un ou plusieurs triazoles. Parallèlement, les souches MDR (pour Multi Drug Resistance), présentant une résistance croisée à plusieurs modes d’action, continuent lentement de progresser et représentent à présent 14 % des souches. Enfin, des phénotypes résistants aux SDHI ont été détectés ponctuellement en France et à des fréquences faibles, très inférieures à celles constatées ailleurs en Europe.

Des recommandations pour une gestion durable des maladies

Rappelons que la résistance a pu conduire par le passé à renforcer les doses d’utilisation des solutions mises en œuvre, à multiplier les applications, ou encore à recourir à des mélanges de plus en plus complexes associant deux, voire trois molécules. Pour cette raison, le développement de populations résistantes augmente les coûts de production et nuit potentiellement à la santé et à l’environnement. Observer la résistance et formuler des recommandations adaptées pour en retarder l’émergence ou la progression contribue positivement à une agriculture durable et moins dépendante aux produits phytopharmaceutiques.

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