Les exportations de blé dans les ports européens suivent un rythme particulièrement soutenu ces dernière semaines, en s’affichant sur un niveau supérieur de 70 % à celui de la campagne précédente. Les expéditions depuis la France représentent à elles seules 34 % (5,34 Mt) du volume total exporté depuis l'Union européenne (15,72 Mt), ce qui en fait l'origine principale. Mais les problèmes logistiques engendrés par les mouvements de grève depuis le mois de décembre pourraient venir sérieusement perturber la dynamique, et l’inquiétude monte dans la filière nationale.
Le cri d’alarme des #céréaliers français https://t.co/LkmZRQmFF1
— InVivo Logistique & stockage ???? ??? (@InVivo_Silos) January 22, 2020
La CGT a annoncé une opération « ports morts » à compter de ce mercredi, pour une durée de trois jours. Le but de l’action : bloquer les ports maritimes français pour s’opposer à la réforme des retraites. Alors que le trafic des trains de fret de la SNCF, qui avait également été largement touché par la grève, a repris, « les dockers ont décidé de poursuivre le mouvement et l'impact commence à se faire sentir assez sérieusement sur les flux d'exportations », a déclaré François Lépy, un référent logistique pour Intercéréales.
« La présidente de l’Organisation des transporteurs routiers européens (OTRE) a qualifié cette action mardi de "complètement suicidaire" », rapportent nos confrères de Ouest France. « Le problème, c’est que ça fait presque deux mois que ça dure, que les bateaux n’arrivent plus, qu’ils vont ailleurs. On est en train d’enterrer les ports français ».
Les exportateurs sont inquiets de la perte de marchés : les retards de chargements dans les ports français risquent d’entraîner un report de la demande sur d’autres pays, comme l’Allemagne, les pays de la Baltique mais aussi la mer Noire. « Des bateaux que nous aurions dû charger fin janvier, début février commencent à se positionner sur d'autres ports que les ports français », affirme François Lépy.
Dans un contexte porteur, pour le moment, le blé européen a conclu la séance de mardi à son plus haut depuis plus d’un an et demi, et se rapproche maintenant doucement du cap des 200 €/t.
