Plus la levée sera rapide, plus la durée d’exposition des graines et jeunes plantules vis-à-vis des oiseaux et autres ravageurs sera limitée dans le temps. (©Terres Inovia)
1 - Halte au tassement du sol : travailler sur un sol ressuyé
Favoriser l’enracinement du pivot en profondeur et le développement d’un chevelu racinaire abondant c’est assurer un bon fonctionnement de la plante en prévision d’une sécheresse estivale. En effet, le système racinaire pivotant du tournesol est un atout qui lui permet de capter les minéraux et l’eau du sol en profondeur, en particulier au cours de l’été lorsque les conditions sont séchantes.
- Reprendre et semer sur un sol ressuyé pour éviter la compaction et éviter par conséquent des difficultés d’enracinement.
- Pour la reprise du sol, prendre soin de préserver et maintenir une bonne structure pour permettre au pivot de s’enraciner sans obstacle, l’objectif étant un pivot droit d’au moins 15 cm et chevelu racinaire développé.
Dans de nombreux types de sols, les conditions permettant d’atteindre ces objectifs sont aujourd’hui réunies.
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2 - Favoriser une levée rapide et homogène
Plus la levée sera rapide, plus la durée d’exposition des graines et jeunes plantules vis-à-vis des oiseaux et autres ravageurs sera limitée dans le temps, réduisant d’autant les risques de pertes à la levée. Quelques conseils pour atteindre cet objectif :
- Semer sur un sol propre et suffisamment réchauffé (minimum 8°C à 5 cm) en s’assurant que les jours suivants seront doux et sans abats d’eau pour limiter le risque mildiou.
- Le lit de semence doit être assez fin pour permettre un bon contact sol/graine et une parfaite fermeture du sillon, en évitant toutefois l’excès de terre fine, en particulier en sol battant.
- Parce que la régularité de peuplement compte autant que la densité, adaptez la vitesse du semis avec un maximum de 5 km/ha et soyez vigilant sur la profondeur de semis : 2/3 cm dans un sol frais et 4/5cm si le sol est sec en surface. En effet un peuplement régulier et homogène permet d’obtenir une teneur en huile plus élevée et des capitules qui sèchent plus rapidement en fin de cycle.
3 - Se tenir prêt pour semer dès que les conditions seront favorables
Les dates de semis conseillées dépendent des conditions pédoclimatiques locales, elles doivent toutefois être ajustées et adaptées au scénario météo de l’année et à la précocité de la variété choisie. Les semis précoces, à partir de fin mars – début avril sont en moyenne les plus productifs, en sol argilo-calcaire notamment. Il est essentiel de se préparer en amont (reprise du sol, matériel, semence...) pour saisir l'opportunité d'une fenêtre climatique favorable pour démarrer le semis.
En situation de risque mildiou (symptômes observés par le passé), il est recommandé de retarder le semis si de fortes pluies sont annoncées dans les 5 jours.
4 - Miser une densité de semis adaptée
Près d’une parcelle sur 5 du Sud-ouest est encore semée avec une densité trop faible (source : enquête pratiques agriculteurs Terres Inovia 2019).
- Viser une densité de semis entre 65 et 75 000 graines /ha, en fonction de votre écartement et de la contrainte hydrique de votre parcelle, pour atteindre 50 à 60 000 plantes levées.
- Le calcul de la densité de semis doit en effet tenir compte des pertes à la levée pour assurer une densité levée minimum et éviter des peuplements limitant le potentiel de rendement.
5 - Protéger le semis des ravageurs à la levée
Les dégâts seront d’autant plus faibles que la levée sera rapide ; au-delà de la première paire de feuilles, les jeunes plantes seront hors risque oiseau, il faudra attendre le stade 2 paires de feuilles pour être hors risque limaces !
Oiseaux
| La protection par des dispositifs d’effarouchement (et/ou tirs au fusil dans les départements où cette pratique est autorisée) constituent à ce jour les leviers les plus efficaces. La coordination des semis au sein d’un territoire est une solution a priori pertinente qui est actuellement évaluée par Terres Inovia et ses partenaires locaux. Retrouvez aussi > Lutte contre les ravageurs - Les oiseaux, véritable fléau pour la culture de tournesol |
Limaces les plantules de tournesol sont vulnérables de la levée jusqu’au stade 2 feuilles | Si les conditions au semis sont humides et si une attaque est attendue (risque évalué avant le semis) appliquer un granulé anti-limaces à la surface du sol juste après le semis. |
Taupin et noctuelles | Taupins et noctuelles terricoles occasionnent dans certaines situations des pertes de pieds importantes. Outre une levée rapide, une légère augmentation de la densité de semis permettra d’anticiper et compenser les pertes éventuelles. Pour les situations à risque taupin - antécédents d’attaques ou précédents favorables (prairie, friches, culture fourragère ou légumineuse) - un insecticide pourra être appliqué au semis.Plusieurs produits en micro-granulé sont autorisés en application au semis : Belem 0,8 mg/Daxol à 12 kg/ha, Karate 0,4 gr de 12 à 15 kg/ha, Trika Expert + à 15 kg/ha et Force 1,5G à 10 kg/ha. Veillez à utiliser le diffuseur adapté en fonction du produit utilisé. |
> Évaluer la rentabilité du tournesol pour mieux saisir son intérêt
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