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Même si les effaroucheurs sonores ou visuels représentent le moyen de lutte le plus utilisé par les agriculteurs pour lutter contre les dégâts d'oiseaux sur tournesol, leur efficacité reste partielle. En effet, au fur et à mesure du temps, les oiseaux peuvent s'habituer à leur présence, ils peuvent aussi se déporter d'une parcelle à l'autre », précise Christophe Sausse, chargé d'étude et spécialiste de la lutte contre les oiseaux chez Terres Inovia.
Des bandes attractives de pois ou de soja
Pour trouver des solutions plus pérennes à ce problème, l'institut technique étudie différentes pistes de travail. Dans le cadre du projet Prevot, financé par FranceAgriMer et les chambres d'agriculture, a été testé, en 2021, le concept de bandes attractives de pois ou de soja. Ces dernières, de 6 x 60 m pour 5 ha de tournesol environ, ont pour objectif de « distraire les oiseaux ». De nouveaux essais sont programmés pour les semis 2022 et des résultats devraient alors être communiqués.
« Le protocole est notamment travaillé en lien avec LG Semences, qui développe le même concept avec le pois, sous la marque Peacor », nous précise Christophe Sausse. D'après ses résultats d'essais, le semencier met en avant « + 20 % de densité en tournesol et 12 % en maïs par rapport à une pression modérée ». Les semences de pois sont accompagnées « d'un enrobage naturel et utilisable en agriculture biologique, qui permet d'accroître leur appétence ».
Déclencher les effaroucheurs avec la détection optique
Autre piste d'étude : un boîtier de détection optique en temps réel, qui vise à « doter les effaroucheurs d'une capacité réactive (projet Plant2Pro C3-PO avec Inrae de Grignon). Il couple ainsi « un capteur optique et un algorithme embarqué pour reconnaître les oiseaux ». À terme, l'idée est de pouvoir associer « la détection automatique avec une réaction, par exemple avec un effaroucheur qui va détonner, émettre des "cris d'oiseaux" ou avec d'autres types d'effaroucheurs ».
Cela présente aussi des atouts en termes de recherche car « il existe un vrai déficit d'informations sur le comportement des oiseaux aujourd'hui. Or, si on veut établir des stratégies de gestion sur les territoires pour distraire les oiseaux ou esquiver leurs attaques, on a vraiment besoin d'en savoir plus », souligne Christophe Sausse.
En parallèle, Terres Inovia creuse également « les concepts d'écologie appliquée à l'échelle du territoire. L'idée serait d'avoir une gestion collective en essayant de coordonner les semis au même moment, pour saturer la capacité des oiseaux et qu'ils aient trop à manger... ». Ces différentes pistes restent toutefois à l'échelle de l'expérimentation et nous ne manquerons pas de vous tenir informés des derniers résultats.