Vu sur Youtube
Pourquoi Ghislain Guinot (10) est revenu au pois de printemps ?

Pour Ghislain Guinot, le pois de printemps est une culture intéressante à l'échelle de la rotation, notamment dans le contexte des zones intermédiaires. (©Terre-net Média)
Pour Ghislain Guinot, le pois de printemps est une culture intéressante à l'échelle de la rotation, notamment dans le contexte des zones intermédiaires. (©Terre-net Média)

« Le pois d'hiver a été une culture facile par excellence pendant très longtemps sur l'exploitation et assez adaptée à notre région. Il suffisait de la semer, on la désherbait un peu et globalement ça se passait bien », explique Ghislain Guinot dans une vidéo publiée sur la chaîne Youtube de Terres Inovia

Passage du pois d'hiver au pois de printemps

« Mais depuis 2016 et l'apparition de gros problèmes de bactériose, c'est devenu une gageure que de faire une récolte : compliqué du coup sur le plan technique, comme sur le plan financier... J'ai donc changé mon fusil d'épaule et suis passé sur du pois de printemps. » Cette année, l'agriculteur dispose spécifiquement de contrats de multiplication de semences pour le pois de printemps. 

Atouts et contraintes du pois de printemps

Cette culture est « généralement moins exposée aux maladies à floraison et, de par son décalage dans les dates de semis et dans les cycles, elle permet de mieux gérer la pression graminées, vulpins notamment dans le secteur », ajoute Ghislain Guinot. Il souligne également l'économie d'azote possible avec les légumineuses, un atout non négligeable surtout dans le contexte 2022 très particulier, avec la flambée des cours des engrais. 

L'agriculteur note, par contre, plusieurs problèmes face aux insectes comme les thrips, sitones et pucerons (énorme attaque en 2020 des pucerons vers du pêcher) et un coût de semences élevé (environ 300 €/ha en semences certifiées). Les solutions de protection phytosanitaires sont également limitées en pois... 

Découvrez le témoignage complet de l'agriculteur en vidéo (cliquez sur le curseur pour lancer la lecture)

À noter aussi : le pois de printemps peut être plus exposé à l'aphanomyces, maladie tellurique. Pour éviter ce risque, Bastien Remurier, ingénieur développement Terres Inovia, recommande de bien respecter le délai de retour de la culture dans une parcelle de 5-6 ans et d'éviter d'insérer d'autres légumineuses dans la rotation (cultures de rente ou intercultures) qui peuvent être sensibles à cette maladie. 

Raisonner à l'échelle de la rotation

« Regarder la rentabilité du pois au sens strict à l'année N, ça peut s'avérer un peu optimiste. Il faut plutôt voir les avantages pour l'ensemble de la rotation », estime Ghislain Guinot. Il conseille cette culture « dans des systèmes où la diversité de cultures est relativement compliquée à trouver. Elle présente notamment des atouts dans le contexte des zones intermédiaires ».

Pour Bastien Remurier, « le pois d'hiver reste quand même adapté aux sols superficiels, par rapport à un pois de printemps, plus exposé à des stress hydriques de fin de cycle. Le pois d'hiver peut généralement les éviter grâce à une récolte plus précoce...  Il a également l'avantage d'être un peu moins sensible aux dégâts de ravageurs de début de cycle, mais sera par contre un peu plus exposé à certaines maladies. Dont la bactériose, qui touche souvent les pois suite à des dégâts de gel, pour peu qu'on ait un hiver doux et une baisse subite des températures. Le souci, c'est qu'il n'existe pas à l'heure actuelle de solution curative contre la bactériose ».

Inscription à notre newsletter
a lire également

Déja 5 réactions