En 2003, Arvalis-Institut du végétal mettait en avant dans Perspectives Agricoles la qualité de semis et la précision de placement graine à graine mais relevait plusieurs points faibles, limitant la diffusion de cet outil auprès des exploitants agricoles : une faible autonomie de trémie, une vitesse de travail réduite (5 à 6 km/h) et un coût élevé. Finalement, en 2016, le groupe Exel, qui avait repris Herriau en 2003, revend ce matériel au distributeur belge Vallaey. Entre-temps, d’autres constructeurs ont essayé de proposer ce type de semoir, là encore, sans réel succès auprès des producteurs.
Un dispositif spécifique à adapter sur le semoir
Pour le spécialiste, si on cherche à diminuer la quantité de graines semées, la seule solution est d’améliorer leur placement. « À l’époque, l’intérêt était d’obtenir le même rendement qu’en semis classique avec une densité adaptée au type de sol, à la date de semis et au précédent », précise Jean-Paul Daouze.
« Par contre, le semis de précision à plus faible densité a un impact sur le salissement des parcelles. En effet, lorsqu’on réduit la densité de semis, la concurrence des mauvaises herbes augmente. Si on dispose de l’arsenal chimique pour les contrôler, pas de problème. Toutefois, il faut connaître ce risque. »
« En 2016-2017, nos tests avec le semoir Horsch ne portaient plus sur les avantages ou non du semis de précision, mais sur la réponse vis-à-vis de l’azote, ajoute le conseiller. Néanmoins, la campagne a été atypique, avec un hiver et un printemps très secs et des niveaux de tallage plutôt modestes. Difficile donc de tirer des conclusions. C’est pourquoi nous avons renouvelé l’expérimentation cette année, avec deux densités de semis et différentes modalités d’apport d’azote. »
D’après Horsch, une cinquantaine d’équipements graine à graine fonctionnent actuellement en Europe sur des semoirs de la marque. « En semis graine à graine, chaque grain semé germe et les talles secondaires se développent de la même manière que les talles primaires », indique Étienne de Saint Laumer, du service marketing.
Des talles homogènes
« Ceci explique l’optimisation de la densité de semis. En conditions idéales, le semis graine à graine permet d’emmener toutes les talles jusqu’au bout et apporte un gain de rendement de 2 à 3 q/ha. Pour que ça marche, les semences doivent être parfaitement calibrées, le champ bien préparé, y compris en TCS, et la densité adaptée. Les variétés qui tallent bien conviennent mieux à ce type de semis. »
Même si le principal bénéfice du semis graine à graine est d’économiser de la semence, certains essais ont mis en évidence des gains de rendement ; comme ceux que le semencier allemand Lochow, filiale du groupe KWS, a conduit en seigle et blé, de 2013 à 2015 sur neuf sites au nord de l’Allemagne, avec un semoir de précision Kverneland et à un intervalle classique pour les céréales à paille. Résultat : les rendements progressent en moyenne de 3 à 4 % en semis de précision, selon la céréale et la densité de semis. À faible densité, l’écart est un peu plus important.