Jusqu’à quand peut-on semer de l’orge de printemps ?

Champ d orge de printemps
L'observatoire Céré'Obs de FranceAgriMer compte 39 % des surfaces d'orge de printemps emblavées au 11 mars 2024, contre 99 % en 2023 et 83 % sur la moyenne des 5 dernières années. (©Emmanuel Bonnin/ X (anciennement Twitter))

« Où en êtes-vous dans vos semis de printemps ? ». Nous avons posé la question aux lecteurs dans un sondage sur Terre-net entre le 15 et le 18 mars 2024 (1 245 votants). 73 % d’entre eux indiquent ne pas avoir commencé, 8 % ont décidé de changer de culture sur certaines parcelles compte tenu des conditions météo perturbées et 8 % estiment avoir un peu de retard.

Parmi les espèces particulièrement impactées : l’orge de printemps, dont le créneau de semis idéal se situe entre le 15 janvier et le 20 mars selon les régions. Alors que la fin de cette période optimale approche, « est-il toujours pertinent de semer de l’orge de printemps ou faut-il opter pour une autre culture plus tardive ? », questionne Arvalis.

« Un rendement tributaire des conditions météo entre le semis et l’épiaison »

« Un semis tardif début avril au lieu de fin février/début mars engendre un recul de la date d’épiaison d’environ dix jours et un raccourcissement du cycle d’environ vingt jours. Le risque d’échaudage des grains au cours de la phase de remplissage et de perte de rendement est donc accru », indiquent les équipes Arvalis de Normandie.

« Une pénalisation de la capacité de tallage de l’orge est également à craindre, ce qui peut aboutir à une diminution du nombre d’épis potentiels/m². Cette composante de rendement ayant une corrélation forte avec le rendement final, il est préconisé d’augmenter les densités de semis pour pallier cet inconvénient ». En Bourgogne-Franche-Comté, la perte de rendement moyenne serait de l’ordre de 20-25 % pour un semis retardé d’un mois (mi-mars au lieu de mi-février).

Faut-il encore pouvoir semer dans de bonnes conditions. « À la suite de l’hiver humide que nous avons eu, il est essentiel d’attendre un ressuyage correct du sol plutôt que de vouloir semer à tout prix, rappellent les équipes normandes. L’ordre des parcelles à semer doit être déterminé en fonction de ce critère. Une orge mal implantée sera beaucoup plus sensible aux accidents climatiques à venir. »

« Le cumul printanier de pluies entre le semis et l’épiaison est un facteur déterminant pour l’atteinte du potentiel de rendement de l’orge de printemps. » « Les essais réalisés par Arvalis entre 2010 et 2023 en sol de craie montrent que les mauvaises performances, quelle que soit la date de semis, s’expliquent par un déficit de pluies entre le semis et l’épiaison, et une densité épis en retrait. Un cumul de pluie de 120 mm entre ces deux périodes contribuerait à préserver le potentiel de rendement », ajoutent les équipes de l’institut technique basées en Champagne-Ardenne. Tout va dépendre aussi du type de sols et de la réserve utile.

« À l’heure actuelle, il est trop tôt, en tout cas, pour se positionner en tendance sur les conditions climatiques à venir. » Pour les experts Arvalis de Normandie et de Bretagne, « il serait raisonnable de privilégier l’implantation d’une autre culture si les semis ne peuvent pas s’effectuer d’ici début avril ».

« Garder l’objectif de fractionner l’azote en deux apports »

En ce qui concerne la fertilisation azotée des orges de printemps, Arvalis préconise de « maintenir une stratégie de fractionnement en deux apports même en semis tardif, avec une répartition de 30 à 50 % de la dose totale au semis, puis le solde à tallage » :

- « Si le printemps est suffisamment humide, cela permettra d’aller capter le potentiel » ;

- « À l’inverse, si la sécheresse s’installe entre le premier apport au semis et le second en végétation, et que le potentiel est impacté, il pourrait être judicieux de minorer le second apport pour ne pas risquer de dépasser les 11,5 % de protéines. »

Les experts encouragent également « d’installer une zone sur-fertilisée lors du premier apport, afin d’être en mesure de réaliser un pilotage N-Tester au plus près des besoins des plantes au stade 1 nœud ». « Un pilotage d’autant plus nécessaire » dans le contexte d’une année particulièrement incertaine.

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