Le premier traitement début floraison est essentiel. Il permet de maîtriser l’ascochytose, maladie déjà bien présente en bas des tiges, mais également de prévenir le risque de développement d’autres maladies tel que le botrytis, mal contrôlé avec un traitement curatif. Pour ce premier passage de solution fongicide, privilégier un produit à base d’azoxystrobine (Amistar, Zakeo Xtra) ou un Prosaro.
Le printemps cumule les stress pour les #pois d’hiver. A ce jour, les conditions humides sont propices à l'ascochytose, botrytis, etc. Quelques rappels et points de repères de #terresinovia pour optimiser la protection fongique . https://t.co/Vwf89of0OJ pic.twitter.com/rwmyXLht8A
— Laurent JUNG (@laurentjung54) May 19, 2021
Le contexte particulier de cette campagne s’apparente principalement aux deux premiers cas du tableau des stratégies : pression précoce et printemps humide/forte pression.
Que faire en cas de présence de foyers de bactériose ?
À ce jour, il n’existe aucune solution de traitement permettant d’endiguer la bactériose, maladie d’origine bactérienne. Seul un temps chaud et sec freinera voire stoppera la maladie sur des pois peu stressés par d’autres bioagresseurs.
Réintervention nécessaire : Jamais 2 sans 3 ?
En condition humide, il est souvent nécessaire de prévoir une stratégie fongicide en deux à trois traitements. Ces réinterventions doivent se faire en fonction des conditions météo qui suivent, de la montée des symptômes d’ascochytose sur le haut de la plante mais aussi en fonction de l’apparition de maladies de fin de cycle (rouille, oïdium). Le 2e passage contre l’ascochytose s’effectue généralement 15 jours après le premier traitement. Pour les maladies de fin de cycle, l’action de triazoles présente de meilleures efficacités qu’une solution à base d’azoxystrobine seul.
Peut-on moduler les interventions et doses selon le contexte de sa parcelle ?
Pour le premier traitement, il est déconseillé de faire l’impasse et de trop diminuer la dose en conditions humides, car ce traitement permet de contenir la pression ascochytose et de prévenir l’apparition d’autres maladies.
La stratégie de ne pas réintervenir et/ou de moduler les doses des traitements suivants peut être prise si les conditions météo deviennent peu favorables aux maladies (temps sec), et que peu de nouveaux symptômes apparaissent. Sous ces conditions, cette tactique peut permettre d’alléger les charges pour les parcelles qui ont perdu du potentiel et dont la rentabilité est mise à défaut.
Quelques repères pour faire le bon diagnostic maladies
Afin d’adopter la bonne stratégie fongicide, voici un rappel des principaux symptômes permettant de distinguer les maladies entre elles.
- Ascochytose : La maladie se traduit par l’apparition de ponctuations noires (pycnides) qui partent du bas de la tige et montent sur les étages foliaires supérieurs à la faveur des pluies. Une variante, un peu moins fréquente de la maladie, présente des taches claires avec présence de pycnides noirs au centre.
- Botrytis : Liée à la dégradation de pétales contaminées sur les organes du pois, la maladie se traduit par l’apparition d’une pourriture brune-noire.
- Rouille : Apparition de pustules brun-roux à noir sur la face inférieure des feuilles principalement. Cette maladie apparait surtout en fin de cycle et semble très liée aux pédo-climats crayeux de Champagne et de Picardie.
- Oïdium : Les pois se recouvrent d’un mycélium blanc sur l’ensemble des organes.
- Bactériose : La maladie se traduit par l’apparition de taches d’aspect gras sur les feuilles et les tiges. Les taches ont généralement une forme d’éventail.