L'actu de Terres Inovia
Début d'activité du charançon du bourgeon terminal du colza

La cuvette jaune est largement recommandée par Terres Inovia dans les parcelles pour identifier la présence de CBT et raisonner correctement les interventions. (©Capture vidéo - Terres Inovia)
La cuvette jaune est largement recommandée par Terres Inovia dans les parcelles pour identifier la présence de CBT et raisonner correctement les interventions. (©Capture vidéo - Terres Inovia)

Le  charançon du bourgeon terminal (CBT), un ravageur dont les dégâts sont visibles au printemps. Pour rappel, ces dégâts sont occasionnés par les larves de charançons issus des adultes visibles aujourd’hui. Ils se traduisent au printemps par des pieds de colzas à port buissonnants, c’est-à-dire une disparition de la tige principale au profit de hampes secondaires repartant du pied ; ces plantes présentent une taille réduite par rapport à un colza sain. À l’échelle de la parcelle, on estime une perte de rendement à partir de 30 % de plantes à port buissonnant.

Faut-il intervenir ? Une surveillance indispensable pour évaluer présence du CBT et état du colza

Tous les colzas ne sont pas égaux face au CBT et la décision d’intervenir est non seulement soumise à une évaluation de la présence du ravageur mais également de l’état du colza. Pour être en mesure de raisonner au mieux chaque intervention, Terres Inovia a récemment intégré la notion d’état végétatif du colza dans le processus de prise de décision pour intervenir ou non vis-à-vis du charançon du bourgeon terminal. 

Le CBT est-il présent dans ma parcelle et/ou dans le secteur ? À quel niveau ?  

Cuvette jaune indispensable : trop de parcelles aujourd’hui ne sont pas équipées de ce piège et dans ces conditions, impossible de raisonner correctement l’intervention (installer une cuvette jaune (avec de l’eau), posée sur la végétation). En effet, l’identification de l’insecte et surtout sa date d’arrivée sont des données indispensables pour intervenir au bon moment.

Par ailleurs, il est recommandé d’utiliser également les données de réseaux d’observations et de comparer la situation de sa parcelle à celle des parcelles proches. En effet, il peut arriver qu’un piège capture plus ou moins bien les insectes. Par exemple, la consultation du BSV colza est un outil permettant de suivre la situation, plus ou moins précisément selon la répartition des parcelles sur le réseau.

Ma parcelle présente-t-elle un risque agronomique ? 

Le risque charançon du bourgeon terminal est réduit sur un colza suffisamment développé qui pousse au cours de l’automne jusqu’à l’entrée de l’hiver. Ainsi, c’est bien l’état de développement du colza et la dynamique de croissance durant l’automne jusqu’en entrée hiver qui sont déterminants. La couleur du colza, la qualité de l’enracinement et la disponibilité en azote permettent d’évaluer sa capacité à poursuivre sa croissance. On recherche à la fois un colza bien développé au moment de l’arrivée de l’insecte, avec une alimentation correcte jusqu’à l’entrée hiver pour éviter une faim d’azote et un arrêt de croissance.

Les apports d’azote étant interdits à l’automne en zone vulnérable, on tiendra compte de l’enracinement du colza pour évaluer sa capacité à exploiter les ressources en profondeur, de la connaissance de la parcelle et de sa capacité de minéralisation. L’apport d’engrais organique, au semis et/ou de façon récurrente sur la parcelle fait partie des éléments à prendre en compte pour définir si oui ou non le colza risque une faim d’azote trop tôt à l’automne. 

Quand faut-il intervenir ?

La date d’intervention est fonction de la date d’arrivée des insectes sur la parcelle. Rappelons que les solutions insecticides disponibles ne permettent pas d’atteindre les larves responsables des dégâts et que la stratégie de lutte consiste donc à viser les femelles adultes avant qu’elles ne pondent. L’aptitude à la ponte est atteinte 10 à 15 jours après l’arrivée sur les parcelles. Le traitement insecticide est donc à positionner un peu en amont, 8-10 jours après les premières captures significatives. On peut estimer un piégeage significatif à partir de 5 individus piégés sur la même semaine. Ce chiffre est à prendre comme une indication et non comme une valeur seuil validée.

Aide au diagnostic du risque CBT : évaluation du risque agronomique
(©Terres Inovia)

Avec quelle solution peut-on intervenir ?

  • Les pyréthrinoïdes fonctionnent bien sur le charançon du bourgeon terminal. Par conséquent, sur les parcelles où une application de Boravi a déjà été réalisée, on peut recourir à une pyréthrinoïde plutôt qu’au Boravi, de façon à conserver la possibilité de l’utiliser ultérieurement, si besoin, pour lutter spécifiquement contre les larves d’altises. L’intervention spécifique contre larves d’altises se justifie rarement dans le Sud-Ouest après une intervention ciblée CBT, mais elle n’est pas à exclure totalement.
  • En l’absence de traitement au Boravi contre la grosse altise adulte, on peut envisager un passage de Boravi 1,5kg/ha sur CBT. De cette manière, on limite le risque de développement de résistance aux pyréthrinoïdes à plus long terme. L’efficacité du Boravi sur CBT reste toutefois en léger retrait par rapport aux pyréthrinoïdes.

Stratégies insecticides contre les principaux ravageurs d'automne
(©Terres Inovia)

L’intervention visant le CBT exercera un premier contrôle des larves d’altises. Cependant avec des arrivées plus précoces des larves, ce premier contrôle pourrait s’avérer insuffisant, en particulier avec le Boravi. Il faudra donc surveiller attentivement les larves et se préparer à une éventuelle intervention plus tard, pour cibler les larves d’altises. 

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